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panhellénisme, ensemble de tous les Grecs.

panhellénisme, ensemble de tous les Grecs. Les Grecs ont employé ce terme dès la plus haute époque. On le trouve chez Homère, bien que le passage où il est mentionné soit sans doute une interpolation plus récente, chez Hésiode, Pindare, Euripide... Au IVe s., Isocrate sera l’un des prestigieux porte-parole du panhellénisme, sans que, pour autant, la majesté et le pathétique de ses discours aient pu exercer une action efficace ; peut-être ont-ils toutefois permis aux Grecs de sentir plus vivement les liens qui auraient dû les unir. Car si les Hellènes ont eu le sentiment de leur unité ethnique et surtout linguistique malgré les variétés dialectales, s’ils sentaient les différences qui les opposaient aux barbaroi, le cadre de la polis dans lequel ils se trouvaient enfermés, les ambitions hégémoniques des cités, mais aussi des particularismes locaux, de profondes différences dans les conceptions de la vie et de son cadre, de la liberté et de l’idéal politique, et enfin un sentiment de l’existence d’un antagonisme entre les groupes doriens, ioniens et éoliens (pour ces derniers à un moindre degré), opposèrent toujours une barrière infranchissable à toute volonté d’unification politique. Devant le danger perse, lors des guerres Médiques, ils ont certes marqué leur unité, en opposant à l’ennemi barbare le front commun de plusieurs cités, mais il ne faut pas oublier qu’une grande partie des Grecs (soit de force, comme ceux d'Asie Mineure, soumis par Darios, soit de plus ou moins bon gré, comme les Macédoniens, les Thessaliens, les Béotiens) resta neutre ou combattit au côté des envahisseurs contre les confédérés. C’est dans les symmachies, et surtout dans les amphictyonies que les Grecs tendirent vers un panhellénisme politique. Mais la seule amphictyonie de caractère panhellénique, celle de Delphes, n’eut jamais une bien grande autorité. Les grands jeux, surtout les jeux Olympiques, et des fêtes comme les Panathénées, auxquels participaient tous les Grecs, ou encore l’unité religieuse dont témoignait le recours aux grands sanctuaires tels que Délos ou Delphes ont fortifié leurs sentiments panhelléniques, mais les intérêts et les ambitions des cités sont toujours restés une barrière infranchissable. Philippe de Macédoine, après Chéronée, constituera par la force à Corinthe une ligue panhellénique, à laquelle manqueront d’ailleurs Sparte et toutes les cités grecques d’Occident, de la mer Noire, de l’Afrique et de l’Asie ; mais après la mort de son fils Alexandre, les luttes allaient reprendre et, finalement, les Grecs ne seront unis que contre leur volonté, lorsque les Romains auront réduit le monde hellénique à l’état de provinces de leur empire.




PANHELLÉNIQUE. Qui rassemble tous les Grecs. Dans l'Antiquité, les Jeux olympiques ont été une manifestation panhel-lénique.

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