Otton II ; roi de Germanie et empereur [973-983].
Otton II ; roi de Germanie et empereur [973-983].
Né en 955, O. est associé jeune à son père Otton Ier : il est couronné roi le 26 mai 961 et empereur le 25 décembre 967. Il lui succède à l'âge de dix-huit ans, le 7 mai 973. Dix ans de règne, jusqu'à sa mort à Rome (7 déc. 983), voient un premier apogée de la politique ecclésiastique ottonienne (soutien accordé à Maïeul de Cluny, dont il aurait voulu faire un pape) mais surtout les effets de l'inexpérience politique du jeune roi,
pourtant pénétré de la grandeur de sa mission et successivement conseillé par son cousin Henri II le Querelleur, duc de Bavière [955-976], par la reine mère Adélaïde (999), l'archevêque de Mayence Willigis [975-1011], l'impératrice Théophano. À l'intérieur comme à l'extérieur, de nombreux éléments du système ottonien, encore en construction, sont menacés. Après avoir favorisé l'expansion bavaroise vers la Souabe et le nord, jusqu'à ce que les prétentions du duc Henri et son alliance avec la Bohême et la Pologne viennent montrer le danger, O. cherche à freiner l'expansion bavaroise : en 973, à la mort du duc Bur-chard III, il refuse de confier la Souabe à sa veuve Hadwig, soeur d'Henri, mais la donne à son propre neveu Otton, fils de l'ancien duc Liudolf ; en juillet 976, Henri s'enfuit en Bohême ; O. le déchoit et démantèle la puissance bavaroise, confie le duché à Otton de Souabe, érige la Carinthie en duché, confie la marche de l'Est (Ostmark, future Autriche) à Liutpold (= Léopold) de Babenberg (un lignage franconien), rattache au siège de Mayence les nouveaux évêchés missionnaires de Prague et Olmütz. Quant à la progression au nord-est du royaume, elle est le seul fait des aristocrates de Saxe, à commencer par le duc de la lignée Billung, Bernard (973-1011), qui doivent compte sur leur propres forces quand ils sont confrontés à un grave soulèvement de tribus slaves confédérées (983) : Brandebourg, Havelberg et Hambourg sont saccagées ; presque toute la progression enregistrée entre Elbe et Oder sous Otton Ier est anéantie, à l'exception du pays sorabe et des rives de l'Elbe inférieure, faute d'une christianisation méthodique et d'une colonisation moins dure. O. n'est guère plus heureux avec le royaume occidental ; après avoir investi de la Basse-Lorraine Charles, frère du roi Lothaire, il voit ce dernier envahir la Lorraine jusqu'au palais d'Aix-la-Chapelle (juin 978). O. réplique par une campagne jusqu'à Paris, sans grand résultat. Le statu quo territorial est reconnu au traité d'Ivois de mai 980.
Ce n'est guère qu'à partir de ce moment qu'O. cesse de se laisser guider par les événements et les problèmes de la succession paternelle, pour entreprendre une politique personnelle en Italie. Rien que d'habituel encore lorsqu'il descend en octobre 980, renforce la tutelle germanique, renoue encore les liens le pape Benoît VII [974-983], aristocrate romain mais bien disposé envers lui. L'ambiance pourtant est différente, le souverain et le pape commencent à promouvoir un programme de réforme religieuse. A la mort de Benoît VII, Jean XIV [983-984] semble bien être le premier pape directement imposé et non pas seulement approuvé par l'Empereur. Les échanges culturels sont aussi plus intenses ; le souverain rencontre Gerbert d'Aurillac, futur pape Silvestre II, et prête une oreille complaisante aux idées de « rénovation » impériale. Mais surtout O. s'engage profondément en Italie du Sud ; ouvrant les hostilités avec le basileus Basile II, il prend le titre d'« empereur des Romains » (et non d'empereur tout court comme son père). Appuyé par le prince de Capoue Pandolphe Tête de Fer, O. tente d'assumer le rôle, mal tenu, de Byzance et va combattre les Sarrasins jusqu'à l'extrémité de la Calabre. Ses troupes sont écrasées au cap Colonna au sud-est de Crotone (13 juill. 982) et il n'a que le temps de fuir. A Vérone (mai 983), il fait « élire » son fils Otton par les princes et ratifier la nouvelle organisation des duchés du sud de la Germanie, où le duc de Souabe et de Bavière Otton vient de mourir (983) : la Souabe va à Conrad, neveu de l'ancien duc Hermann, la Bavière au duc de Carinthie Henri. O. meurt à Rome ; sa sépulture sera en 1614 transférée de la basilique Saint-Pierre aux grottes vaticanes.
OTTON II (955-Rome, 983). Roi de Germanie (961-973) et empereur germanique (973-983), fils d'Otton Ier le Grand et époux de la princesse byzantine Théophano. Il tenta de conquérir l'Italie du Sud occupée par Byzance et les Sarrasins mais échoua. Cette tentative guerrière permit aux Slaves de se libérer de l'emprise allemande à l'est de l'Elbe. Voir Otton III.
Liens utiles
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