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Orthagorides, famille de tyrans qui régnèrent à Sicyône

Orthagorides, famille de tyrans qui régnèrent à Sicyône de 670 à 570 env. av. J.-C..

Ils appartenaient à la tribu pré-dorienne des Aigialéens (« gens de la côte »). Ils renversèrent le gouvernement oligarchique avec l’aide du peuple et installèrent la tyrannie à leur profit. L’auteur de cette révolution était Orthagoras, fils d’un mageiros, sans doute un sacrificateur. Entré dans l’armée, il devint polémarque et, muni des pouvoirs de sa fonction, il instaura la tyrannie. Son frère Myron, vainqueur aux jeux Olympiques en 648, lui succéda. Le fils de ce dernier, Aristonymos, régna peu de temps et laissa son trône à son fils Myron II, un débauché qui régna sept ans et fut assassiné; son frère Isodème lui succéda et fut détrôné deux ans après par son autre frère Clisthène. Avec ce dernier la dynastie atteignit son apogée et s’éteignit sans qu’une seule fois le peuple se fût plaint de ces princes qui brillèrent pour leur modération et leur équité. Poursuivant la politique anti-dorienne de ses prédécesseurs, Clisthène rabaissa les Doriens des trois tribus en donnant à celles-ci les noms de « porcs », « gorets » et « ânes », tandis que sa tribu prenait le nom d’Archélaoi, c’est-à-dire « chefs du peuple ». Ennemi d’Argos, il supprima à Sicyône le vieux culte du héros argien Adraste et le remplaça par celui du Thébain Mélanippos. Il équipa une flotte et participa à la guerre contre Crissa qui imposait les pèlerins de Delphes. Il embellit sa ville, y appela des sculpteurs de Crète, brilla par son faste et la magnificence de ses fêtes, la plus célèbre étant celle qu’il ordonna pour célébrer les noces de sa fille Agaristê avec Mégaclès, Athénien de la famille des Alcméonides. Avec lui, Sicyône parvint à l’apogée de sa puissance et, lorsqu’il mourut sans laisser d’enfant, elle perdit toute son importance politique.

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