ORS Y ROVIRA Eugenio d’
ORS Y ROVIRA Eugenio d’. Philosophe et critique d’art espagnol. Né à Barcelone le 28 septembre 1882, mort à Villanueva y Geltrù (prov. de Barcelone) le 25 septembre 1954. importante figure de la littérature espagnole contemporaine. Étudiant, il participa au mouvement de renaissance catalane du début du siècle; il devait par la suite en diriger le côté culturel. A partir de 1906, il commença de publier les Gloses [Glossari] — d’abord dans des périodiques catalans, puis en espagnol, puis aussi, partiellement, en français — qui sont une sorte de journal intellectuel, tenu pendant plus de quarante ans. Dans les « gloses », généralement courtes, tous les thèmes intéressants de notre époque, en alternance avec des récits, sont examinés selon un critère où l’anecdotique se hausse au rang de catégorie, où l’unité de la pensée ne diminue en rien le charme de l’explosion concentrée sous une forme originale, d’une habileté toute journalistique. A la première époque de la production catalane d’Ors y Rovira, il faut aussi rattacher La ben plantada (1912), sorte de bréviaire de la race, le Flos sophorum (1912) et La Vallée de Josaphat [La Val de Josafat], où l’auteur passe une revue critique de toutes les grandes figures de la culture. A partir de 1907 commence l’ère des très fréquents voyages à l’étranger, les études alternant avec le travail de création intellectuelle, spécialement philosophique, qui se résume principalement dans La Philosophie de l'homme qui travaille et qui juge [La Filosofia del hombre que trabaja y que juega], plus tard dans La Philosophie de l’intelligence [La Filosofia de la inteligencia] — en tant que raison sensibilisée — dans les cours professés à Buenos Aires, et, récemment, en 1950, dans son livre Le Secret de la philosophie [El secreto de la filosofia], qui approfondit le développement complet d une pensée basée sur la « formula biologica de la logica » et fonde un nouveau rationalisme dont le fait qu’il dérive de la « critica del sentido » le rend riche de conséquences importantes, notamment dans le domaine de l’esthétique. Passionné d’art, Eugenio d’Ors consacra à sa critique une grande partie de son activité; il organisa des expositions, assuma, pendant la période 1937-1939, la direction générale des Beaux-Arts, et publia des ouvrages sur des thèmes artistiques : Trois heures au musée du Prado [Tres horas en el museo del Prado], L’Art de Goya, La Vie de Goya, Paul Cézanne, Pablo Picasso, Poussin et le Greco [Poussin y el Greco], Théorie des styles [Teoria de los estilos], Art de l’entre-deux-guerres [Arte de entreguerras], Trois leçons au musée du Prado [Tres lecciones en el museo del Prado], Du Baroque [Lo Bar-roco], dans lequel il soutient pour la première fois le critère du baroquisme en tant que constante stylistique, historique, etc. Il fit des cours en Espagne et à l'étranger sur la « Ciencia de la cultura », fondée principalement sur sa théorie des éléments constants dans l’histoire, qu’il a résumée dans un très court ouvrage intitulé La Historia del rnundo en quinientas palabras. Un autre aspect de ses travaux est, en quelque sorte, l’aspect moral qui se reflète principalement dans Catéchisme de la vie sans artifices [Catecismo de la vida se ncilla], Apprentis sage et héroïsme [Aprendizaje y heroismo], De l’amitié et du dialogue [De la amistad y el diâlogo], Grandeur et servitude de l’intelligence [Grandeza y servidumbre de la inteligencia]. A l’origine, comme on l’a vu, de ce mouvement « XXe siècle », partisan de l’esprit classique, orateur et conférencier inimitable, riche d’une culture harmonieuse et de « savoir-faire » littéraire, Eugenio d’Ors a été un personnage d’un relief exceptionnel dans la vie intellectuelle européenne du dernier demi-siècle. Pourvu d’un esprit fin et ironique et de sens artistique, son nom et ses pseudonymes — « Xenius », « Octave de Romeu » — dominèrent les milieux où il vécut, en particulier Barcelone, Madrid, Paris, Genève et Buenos Aires. ♦ « Eugenio d’Ors est, avec Charles Bernard, le premier des critiques d ’art de notre époque. » Léon Daudet. ♦ « Son œuvre... le journal d’une intelligence. » Valéry Larbaud.
Liens utiles
- José Ortega y Gasset1883-1955Avec Unamuno et Eugenio d'Ors, José Ortega y Gasset est un des meilleurs penseurs del'Espagne moderne.
- Eugenio Montale
- EUGENIO
- Eugenio Montale
- Eugenio Montale Né à Gênes à la fin du XIXe siècle, Montale fit la Première Guerre mondialedans l'infanterie, en qualité d'officier.