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ORLÉANS

ORLÉANS Avec le comté qui porte son nom (et qui deviendra duché au milieu du XIVe siècle), la ville est, dès l’origine, l’une des pièces essentielles du royaume des premiers Capétiens. Donné en apanage au fils puîné de Philippe VI, le duché réintégrera définitivement le domaine royal en 1498, quand son duc, Louis, deviendra roi de France sous le nom de Louis XII. Point de communication crucial entre la France du nord de la Loire et celle du sud, Orléans constituera longtemps un enjeu stratégique important, comme en témoigne le long siège que les Anglais lui feront subir d’octobre 1428 à mai 1429 et l’écho que rencontra sa levée forcée par Jeanne d’Arc.

Les Orléans

La dynastie qui monte sur le trône en juillet 1830 opère une rupture profonde avec celles qui l'ont précédée. Née d'une révolution populaire, elle représente la troisième et la plus aboutie des tentatives d'instaurer une monarchie parlementaire en France. Depuis longtemps, les Orléans apparaissaient comme la branche maudite de la famille. On leur reprochait notamment leur mode de vie, leur ouverture aux idées libérales et surtout d'avoir voté la mort de Louis XVI. Injustement décriée, la monarchie de Juillet a pourtant accompagné les évolutions les plus notables de la société française de cette première moitié du XIXe siècle. C'est l'époque où s'annonce la révolution industrielle et où s’affirme le pouvoir économique. La notion de progrès s'ancre durablement dans la hiérarchie des valeurs et le mode de vie bourgeois s'impose comme l'exemple à suivre. Pour la première fois aussi, la dynastie présente le visage d'une véritable famille royale, unie et solidaire. Louis-Philippe aurait pu réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Cependant, il a manqué de clairvoyance politique à la fin de son règne et s'est révélé trop timoré dans l'élargissement du corps électoral. Le dernier roi fut chassé par les enfants des émeutiers qui l'avaient porté au pouvoir quelque dix-huit années auparavant.

Orléans, ducs d’.

Ancien comté réuni à la couronne à l’avènement des Capétiens directs, érigé une première fois en duché-pairie (1344) par Philippe VI de Valois pour un fils, Philippe, qui mourut sans héritier (1375), le duché d’Orléans fut l’apanage, à plusieurs reprises, de rameaux issus de la maison de France. Le premier rameau sort de Louis Ier (1372-1407), fils du roi Charles V, d’abord comte de Valois puis duc de Touraine, qui devient duc d’Orléans en 1392 : Louis d’Orléans, assassiné en 1407, a eu plusieurs enfants (dont un bâtard, le célèbre Dunois) : son fils aîné Charles d’Orléans lui succède normalement ; il meurt en 1464, laissant un fils, Louis II d’Orléans, qui devient roi de France en 1498 sous le nom de Louis XII. Le frère de Charles d’Orléans, Jean d’Angoulême, fonde la branche des Valois-Angoulême. Du mariage de son fils Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie naît François d’Angoulême, qui devient roi de France en 1515 sous le nom de François Ier. Réuni à la couronne, le duché d’Orléans est, au XVIe siècle, donné en apanage à des princes qui meurent jeunes ou sans héritier, d’abord à Charles de France (1522-1545), troisième fils de François Ier, puis au futur Henri III qui l’échange contre le duché d’Anjou (1562). La deuxième maison d’Orléans commence avec le frère de Louis XIII, Gaston d’Orléans (1608-1660), d’abord duc d’Anjou, puis duc d’Orléans (1626). A sa mort, son neveu Philippe d’Anjou (1640-1701), frère de Louis XIV, devient duc d’Orléans. De son second mariage naît Philippe II d’Orléans (1674-1723), duc de Chartres, qui est régent de France pendant la minorité de Louis XV (1714-1723). L’arrière-petit-fils du Régent, Louis-Philippe-Joseph d’Orléans (1747-1793), est surtout connu sous le nom de Philippe Egalité. Il vote la mort du roi et sera lui-même guillotiné en septembre 1793. Son fils, Louis-Philippe d’Orléans, qui a servi dans les armées de la République sous les ordres de Dumouriez, suit son général en chef quand il passe à l’ennemi (1793). Rentré en France en 1814, il se laisse nommer roi des Français après la révolution de juillet 1830. Le titre de duc d’Orléans est ensuite porté par le fils aîné de Louis-Philippe, le «prince royal» Ferdinand-Philippe (1810-1842). Le petit-fils de Ferdinand-Philippe, Louis-Philippe-Robert (1869-1926) est prétendant au trône de France. Mais les droits de la maison d’Orléans à la couronne ont été et sont toujours fort contestés dans les milieux royalistes.




ORLÉANS, Gaston

, duc d' (Fontainebleau, 1608-Blois, 1660). Troisième fils d'Henri IV et frère de Louis XIII. Il ne cessa d'intriguer contre Richelieu, et conspira pendant la Fronde. Mazarin le fit exiler dans son château de Blois (1652) où il finit ses jours. De son premier mariage avec Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier, était née la Grande Mademoiselle. Voir Montpensier (Anne-Marie-Louise de). ORLÉANS, Philippe II, duc d' (Saint-Cloud, 1674-Versailles, 1723). Régent de France (1715-1723), fils de Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV. Habile capitaine lors de la guerre de Succession d'Espagne, il fut exilé un moment à Versailles pour avoir comploté afin d'obtenir le trône d'Espagne. Après la mort de Louis XIV, il fit casser par le Parlement le testament du roi donnant le pouvoir effectif au duc du Maine - bâtard légitimé - et se fit reconnaître régent du royaume. Son pouvoir fut marqué par une réaction contre l'absolutisme du règne de Louis XlV.Voir Régence. ORLÉANS, Louis Philippe Joseph, duc d', dit PHILIPPE ÉGALITÉ (Saint-Cloud, 1747-Paris, 1793). Arrière-petit-fils du duc Philippe II et époux de Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. Cousin de Louis XVI, partisan de la Révolution, il fut néanmoins guillotiné sous la Terreur. Franc-maçon, adepte des idées nouvelles et grand admirateur des institutions anglaises, le duc d'Orléans manifesta en plusieurs occasions avant 1789 son hostilité au régime et à la cour, notamment lors de l'assemblée des notables (1787). Député de la noblesse aux États généraux, il fut l'un des premiers à rejoindre le Tiers État. Lié à Mirabeau, espérant peut-être le trône de Louis XVI, il s'exila en Angleterre après les journées populaires d'octobre 1789, mais revint en France en 1790. Député de Paris de la Convention nationale où il prit le nom de Philippe Égalité, il vota pour la mort de Louis XVI, mais fut bientôt suspecté par les montagnards, son fils (le futur Louis-Philippe Ier) ayant émigré avec le général traître Dumouriez. Arrêté, il fut jugé par le Tribunal révolutionnaire et, accusé, fut guillotiné. Voir Terreur.

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