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orgueil

orgueil, attitude dictée par la conscience aiguë de sa valeur propre et de ses mérites, avec une propension à les surestimer. L’orgueilleux, volontiers autoritaire et intolérant, affiche ses capacités, ce qui le rend souvent irritant, voire insupportable. L’orgueil se différencie de la vanité par le fait que dans celle-ci les mérites sont illusoires, tandis que dans celui-là ils sont réels. L’orgueil, dit A. Comte, exprime le besoin de dominer, tandis que la vanité est liée au désir d’être approuvé. L’hypertrophie du moi de l’orgueilleux peut constituer le noyau de certains troubles mentaux.

orgueil, estime excessive de soi-même. — Toutes les grandes créations techniques (le pont de Xerxès à travers le Bosphore, dans l'Antiquité; la tour de Babel) ont été d'abord interprétées comme un défi orgueilleux que l'homme lançait à Dieu et à la Nature. En fait, l'univers est infini, et il n'est point de technique si formidable au niveau de l'homme qui ne paraisse misérable du point de vue de l'univers. L'orgueil est donc moins un péché théologique qu'un défaut psychologique et social : à ce niveau, il constitue un obstacle aux relations avec autrui et se caractérise par un certain culte de l'intériorité et du mystère, et par une tendance permanente à considérer autrui comme un pur néant. L'orgueil se présente donc comme une attitude de défi social, entraînant assurément les mêmes calamités que les Anciens attribuaient spontanément à la vengeance des dieux.

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