ONIRIQUE
ONIRIQUE, adj. (gr. oneirata « qui concerne les rêves »). ♦ 1° Qui concerne les rêves. La conscience onirique est celle de la personne qui rêve. ♦ 2° En pathologie, on observe des états oniriques dans la confusion mentale. Sans dormir, le sujet se détache du monde extérieur, des images défilent devant lui, il rêve et il vit son rêve. C’est le délire onirique.
ONIRIQUE, ONIRISME
On qualifie d’onirique ce qui tient au rêve, à l’activité du rêve, ou ce qui peut y être comparé. On parle ainsi d’état onirique, de visions oniriques, d’ambiance onirique, etc. En psychiatrie, on nomme onirisme tout état de la conscience comparable au rêve. Le terme couvre un champ très large, puisqu’il peut désigner indifféremment certaines formes de rêveries (éventuellement hallucinatoires) ou certains aspects de l’invention artistique (notamment lorsqu’y intervient l’automatisme inconscient).
onirisme, activité mentale comparable au rêve, caractérisée par le déroulement d’images et de scènes visuelles, vécues par le sujet comme étant réelles. Celui-ci paraît attentif, ravi ou effrayé par ce qu’il voit et entend. Dans certains cas, il participe à l’action, interpelle les personnages ou fuit le danger imaginaire. Il ne perçoit plus la réalité extérieure que de façon très floue. Spécialement étudié par E. Régis, l’onirisme, ou délire de rêve, qui survient dans certains états infectieux ou toxiques (alcoolisme notamment) mais parfois aussi à la suite d'un violent choc affectif, fournit le matériel de base des états délirants transitoires. Son évolution est généralement favorable. En peu de temps (en quelques heures parfois), il disparaît, tandis que -s'améliore l'état général du malade. Cependant, il n'est pas rare de voir le sujet conserver certaines idées fixes (de jalousie par exemple) qui peuvent constituer le noyau d’un véritable délire chronique.
onirique (du gr. oneiros, songe), relatif au rêve. — L'onirisme est un « délire de rêve », un genre d'hallucination visuelle, entraînant chez l'individu des sentiments et même des mouvements. Il se distingue du rêve normal : 1° par son caractère prolongé et sa continuation à l'état de veille; 2° par les sentiments (peur, angoisse, tristesse, etc.), ainsi que par les mouvements qu'il entraîne chez le sujet; 3° par les obsessions qu'il peut susciter chez l'individu (notamment la jalousie). L'onirisme est d'ordinaire lié aux délires alcooliques et à différents types d'affections toxiques (telle la maladie tropicale de la « dengue »), qui entraînent une diminution des forces de la conscience.
ONIRIQUE, adj. Qui est relatif au rêve. Une image, une vision onirique (issue d’un rêve). Dans le domaine artistique : qui a le caractère du rêve (nocturne), par son côté fantastique, surréaliste ou merveilleux. Une atmosphère onirique, un tableau onirique. Le récit de Nerval, «Aurélia», étonne et enchante par son inspiration onirique.
ONIRIQUE (image). On appelle images oniriques par opposition aux images hypariques (voir ce mot), les images qui apparaissent aux niveaux subvigile, mésovigile ou hypovigile de la conscience. Ce sont (voir tableau au mot image) dans le premier groupe, les images de la rêverie solitaire) ou de la rêverie provoquée (rêve éveillé) et les images dialectiques qui sont verbalisées dans l’imagerie mentale. Ce sont pour le deuxième groupe les images hypniques (dites du rêve nocturne).
ONIRIQUE (phase). Phase du cycle onirothérapique qui comporte d’abord une relaxation méthodique puis une séquence d’imagerie mentale.
ONIRISME (souvent confondu avec délire onirique). Développement normal de l’imaginaire en un déroulement de sensations organisées en scènes successives plus ou moins cohérentes et accompagnées d’une frange affective plus ou moins intense. Phénomène bien connu pendant le sommeil et d’étude facile par les techniques d’imagerie mentale.
ONIRODRAME. Forme critique de la phase onirique en onirothérapie L’onirodrame requiert : 1. Une relaxation complète du sujet ou une décentration. 2. Un entraînement préalable. 3. Une spontanéité. 4. L’absence presque totale d’intervention du psychothérapeute pendant la séquence significative de l’imagerie. 5. L’actualisation. 6. L’engagement corporel complet (du corps imaginaire). 7. La dramatisation. 8. La participation de tous les domaines sensoriels. 9. Une abréaction suivie d’une dédramatisation.
ONIROTHERAPIES (psychothérapies utilisant l’imagerie mentale). Dans le domaine de l’exploration de la personnalité, il est de notion courante, aujourd’hui, qu’on peut utiliser les associations d’idées (méthode psychanalytique), mais aussi les associations d’images. Les psychanalystes utilisent au départ la matière des rêves hypniques. Mais alors que le rêve du sommeil n’est connu qu’indirectement, qu’il est remanié au réveil (rationalisation et élaboration secondaires), l’imagerie mentale, succession d’images surgissant spontanément dans notre champ de conscience, ne nécessite aucune transposition, aucune élaboration et permet dans une certaine mesure l’expérimentation. Les chercheurs se sont attachés de longue date à explorer d’abord la personnalité par des techniques d’imagerie mentale, puis à utiliser ces techniques à des fins psychothérapiques. Depuis Francis Galton (Mental Imagery, 1883), il faudrait mentionner, pour nous limiter aux pionniers, Alfred Binet (1903), et, parmi ceux qui ont utilisé l’imagerie mentale à des fins thérapeutiques : Pierre Janet (1898), Pierce Clark (1926), Anna Freud (1927), Carl Happich, Marc Guillerey, Robert Desoille, W. Frederking, Hanscarl Leuner. D’emblée, Alfred Binet a défini les conditions expérimentales dans lesquelles s’appliquent les techniques d’imagerie mentale : il demandait à son sujet de fermer les yeux, de laisser surgir des images en présence de l’opérateur et de décrire au fur et à mesure leur déroulement. Peut-être n’a-t-il pas accordé une place suffisante à la relaxation préalable qui tient, aujourd’hui, une place prépondérante dans la bonne application de la méthode (ce que Happich en 1932 et Frederking en 1948 ont eu le mérite de mettre en valeur). Au cours des vingt dernières années et dans tous les pays du monde, un nombre considérable de psychothérapeutes a utilisé, aménagé, réinventé, ou feint d’avoir réinventé, la pratique de l’imagerie mentale. En fait les praticiens se sont souvent ignorés. Quelques-uns ont simplement négligé de citer leur sources ou se sont abstenus de mentionner les travaux menés parallèlement aux leurs. Il en est résulté que les techniques d’imagerie mentale portent, selon les auteurs et les pays, des noms extrêmement variés que ne justifie pas toujours une spécificité bien facile à définir. Parmi les dénominations adoptées, signalons, par exemple, la méthode phantasmatique, les méthodes méditatives (allemandes) ; l’imagination active, la sym-bolic visualization, la méthode (des images), le rêve éveillé dirigé, le rêve éveillé libre, la Guided Affective Imagery (experimentelles katathymes Bilderleben), etc. En fait, il est souhaitable de désigner sous le terme générique d'imagerie mentale tout procédé dérivant des travaux de Galton et Binet qui les ont les premiers décrits et nommés, et sous le terme générique d'onirothérapie toutes les psychothérapies fondées sur l’utilisation de la pensée onirique de veille. Après avoir dit ce que les onirothérapies ont de commun, il semble utile de donner un tableau de ce qui les différencie. On peut les distinguer en fonction de la mise en condition qu’elles préconisent, du mode de déclenchement qu’elles utilisent, du mode de déroulement de l’imagerie et du mode d’intervention de l’opérateur. Mise en condition : Certains auteurs ne décrivent pas leur méthode de mise en condition et ne semblent donc pas lui accorder un intérêt majeur. D’autres recommandent seulement une décontraction sommaire (R.E.D. de Caslant-Desoille). Mais un troisième groupe de praticiens considère, à juste titre, qu’il n’y a d’imagerie mentale authentique qu’après une relaxation scientifiquement conduite et poussée assez loin. La plupart s’inspire des techniques de Schultz et de Jacobson. La technique digitale est plus expéditive tout en étant efficace et d’un maniement facile. Elle peut aussi être la première phase d’une technique de décentration (voir ce mot), mise en condition d’un surgissement spontané d’images. Ce qui est certain en tout cas, et que reconnaissent tous les spécialistes de la question, c’est qu’une relaxation totale répond à des caractéristiques électroencéphalographiques définies (et par conséquent à un état bien déterminé) et que c’est dans cet état que surgissent le plus librement à la fois les déformations subjectives du schéma corporel et l’imagerie spontanée significative. Mais la voie préférable, lorsqu’elle est possible, demeure la mise en condition par la technique dite de décentration. Déclenchement : Les onirothérapies déclenchent l’imagerie tantôt par des thèmes généraux proposés au sujet au début de la séance, tantôt par des images inductrices précises. Mais toutes les fois où cela est possible il convient de laisser le sujet préalablement décontracté s’engager de lui-même dans la direction de son choix. En cette matière il convient de distinguer les buts recherchés : s’il s’agit de poursuivre une expérimentation sur l’imagerie mentale, il est évident que l’induction d’images de départ ordonnées en séries standardisées offre des avantages certains en ce qu’elle permet de comparer les réponses et les réactions. En onirothérapie, au contraire, le sens clinique de l’opérateur doit intervenir et il serait même à certains égards dangereux d’être trop fidèle à une série immuable d’inductions. Très souvent, en particulier, le praticien se trouvera bien de proposer comme thème de départ un rêve hypnique récent du sujet. Déroulement et mode d'intervention de l'opérateur : Il en est du déroulement de la phase onirique comme de son déclenchement : certains techniciens laissent le sujet développer librement sa pensée onirique (A. Arthus), d’autres à l’inverse conduisent systématiquement l’imagerie (Desoille, Ahsen) en induisant tout au long de son développement des images imposées ou des indications relatives aux directions dans lesquelles le sujet doit s’engager. D’autres praticiens limitent leurs interventions au minimum et d’une façon neutre (en ne posant que des questions). Leurs inductions n’interviennent que si le patient est bloqué par une inhibition ou mis en danger par une angoisse trop intense ou si la pauvreté de son imaginaire, ou sa passivité naturelle, requièrent une assistance. Il semble que la règle d’or soit en ce domaine de faire en sorte que la pensée onirique du patient se développe le plus librement possible ; faute de quoi ce ne sont plus ses problèmes qui s’expriment, mais une solution artificielle qui lui est imposée. A la limite le traitement absolument directif s’apparenterait aux thérapeutiques hypnotiques. Tel est, schématiquement exposé, le problème de l’imagerie mentale et de ses applications onirothérapiques. Il va sans dire que de multiples recherches ont tendu vers une amélioration du rendement thérapeutique, vers une mise en condition plus rapide ou plus efficace. A cet égard, il faut mentionner toute une série de techniques combinant l’imagerie mentale avec l’intervention d’agents psychopharmacodynamiques, drogues du type lysergamide notamment, qui exacerbent la production imaginaire d’une façon tout à fait particulière. Dans une autre direction, et s’appuyant sur le fait que l’état hyponoïde se caractérise électroencéphalographiquement par un rythme alpha, on a tenté (Virel) de faciliter l’apparition de l’imagerie par l’application transcérébrale d’un courant sinusoïdal de fréquence 9 à 14 cycles/seconde. Dans une autre direction encore on a expérimenté l’imagerie mentale dans un isolement sensoriel plus ou moins total ou, au contraire, avec des fonds sonores ou après avoir soumis le sujet à la contemplation d’une image donnée (résurgence des pré-images). Le lecteur trouvera aux mots images et vigilance deux tableaux qui définissent respectivement les catégories d’images et les correspondances entre états psychologiques, niveaux de vigilance et modalités de conscience. Ces tableaux permettront déjà de mettre un peu d’ordre dans des domaines trop souvent indécis et de faire saisir facilement ce que nous voudrions préciser en disant : que les images utilisées en onirothérapie sont des images oniriques, dialectiques, et, d’autre part, que l’onirothérapie requiert un état hypnoïde, un niveau subvigile et une disponibilité à la conscience onirique. Si l’onirothérapie se limitait à une succession de séances d’imagerie mentale on ne comprendrait pas qu’elle puisse constituer un traitement psychothérapique au sens plein du mot. En fait, et c’est un point que beaucoup d’auteurs ont négligé de souligner, la séquence onirique n’est qu’une partie du traitement. Les cycles successifs du traitement onirothérapique comportent chacun : 1. Une phase maïeutique. 2. Une phase de mise en condition. 3. Une phase onirique. 4. Une phase de maturation. La phase maïeutique consiste en une anamnèse générale ou récente qui peut avoir pour point de départ le compte rendu de l’imagerie mentale de la séance précédente ou les expériences récentes du patient. Après une phase de mise en condition, différente selon les méthodes, mais très importante en onirothérapie dite d’intégration (voir décentration) la phase onirique est celle de l’imagerie mentale proprement dite. La phase de maturation enfin, très longue puisqu’elle correspond au temps pendant lequel le malade transpose dans ses relations familiales, professionnelles et sociales, les changements de perspective affective acquis au cours des séances d’imagerie mentale . Souvent, la phase de maturation sera "téléguidée" par l’onirothérapeute qui conseillera des rapports sociaux définis et des expériences déterminées. Conçue sous cette forme complète, l’onirothérapie permet des analyses en profondeur et des réinsertions valables. Ce n’est qu’en la considérant dans sa totalité qu’on comprend la multiplicité des jeux possibles au cours d’une thérapie : il sera quelquefois nécessaire d’être directif au cours de la phase d’imagerie et libéral quant à la phase de maturation, tantôt il faudra s’en tenir à une imagerie mentale libre, mais être très pressant dans la phase maïeutique et très directif pour la phase de maturation. On a quelquefois voulu présenter l’onirothérapie comme un traitement de longueur restreinte sinon comme une psychothérapie expéditive, mais peu profonde. En fait, les techniques d’imagerie mentale sont d’une telle souplesse qu’elles peuvent réaliser une sorte de narco-analyse moins traumatisante et plus constructive. On utilisera ces onirothérapies de longueur restreinte, toutes les fois qu’on se trouvera en présence d’un sujet incapable de faire les frais d’une remise en question totale de sa personnalité, ou présentant des troubles mineurs ne justifiant pas la longue entreprise d’une analyse. Les problèmes profonds ne sont résolus que si l’alternance des phases maïeutiques de mise en condition onirique et de maturation est poursuivie aussi longtemps que l’exige une liquidation totale. L’onirothérapie est une voie différente, mais elle doit, comme toute psychothérapie, respecter le temps nécessaire aux fécondations et aux éclosions. Il faut mentionner aussi que la tendance commence à prévaloir de combiner plusieurs psychothérapies. Il peut être, par exemple, profitable à un malade en cours d’analyse freudienne classique, d’effectuer une série de séances d’imagerie mentale qui donnent alors souvent des déblocages spectaculaires. A l’inverse, un patient hyperrationalisant se trouvera quequefois bien de réintégrer dans son univers dialectique les acquisitions affectives d’une onirothérapie, auquel cas il pourra mener un traitement alterné, si possible avec deux psychothérapeutes de sexe différent. C’est déjà dans cette perspective que le psychanalyste Pierce Clark utilisait l’imagerie mentale au cours de l’analyse des névroses narcissiques (méthode phantasmatique). Federn considérait d’ailleurs que ce procédé constituait non seulement une analyse authentique, mais un degré supérieur de l’analyse. Anna Freud, de même, utilise l’imagerie mentale pour les psychothérapies d’enfants. C.G. Jung, enfin, pratiquait, parallèlement à l’analyse, chez certains sujets, l’imagerie mentale qu’il appelait l’imagination active. Cette considération nous conduit à conclure en précisant les avantages propres des techniques d’imagerie mentale. Alors que pratiquement toutes les autres techniques analytiques tendent à mener de pair une prise de conscience et une restructuration intellectuelle, l’imagerie mentale restaure avant tout en la respectant la libre expression de l’affectivité. Utilisant le canal normal du passage à l’expression par l’imaginaire, elle ouvre ou élargit les voies normales de la créativité. Alors que les psychothérapies intellectualisantes reconditionnent le patient en vue de l’équilibrer par rapport à un milieu, l’imagerie mentale tend à le rendre disponible devant les situations nouvelles. A cet égard, l’onirothérapie rend au sujet son pouvoir d’adaptation permanente et son attitude créative continue devant la vie. Appliquée dans une perspective orthogénique à des sujets normaux souffrant seulement de pauvreté affective, elle constitue un entraînement salutaire de l’imaginaire et une voie d’épanouissement. En ce qui concerne ce qu’il est convenu d’appeler l’onirothérapie d’intégration, les hypothèses centrales de la recherche onirothérapique sont, entre autres, celle du Moi corporel imaginaire et celle de l’intégration. Dans la vie vigile, le schème corporel s’intègre au Moi. Dès que la relaxation complète réalise l’isolement par rapport au monde extérieur, l’univers du sujet passe au plan de l’imaginaire, et ce Moi imaginaire, libéré de toute contrainte, de tout contrôle et de toute confrontation avec les normes du monde physique et les impératifs sociaux, ne se manifeste qu’en fonction des pulsions. Il est bipolaire et apparaît à la conscience du sujet, d’une part, sous la forme d’un corps imaginaire habité et vécu, et d’autre part, sous la forme de la projection du Moi sur un monde imaginaire (Virel). La pratique de l’imagerie mentale montre que tantôt le corps imaginaire subit des distorsions et des déformations dans un paysage imaginaire stable et que tantôt le sujet se sent, au contraire, bien inséré dans un corps imaginaire stable au milieu d’un monde imaginaire fantastique (irréel, déraisonnable, monstrueux, quelquefois anecdotique, quelquefois inquiétant). L’hypothèse de l’intégration se fonde sur une génétique des rapports de l’image du corps et de l’image du monde (voir schème d'intégration). Il en résulte que l’onirothérapie d’intégration vise moins à débarrasser un éventuel « inconscient » de ses montages conflictuels qu’à restaurer une libre communication entre le corps imaginaire et le monde imaginaire. Elle comporte en conséquence la nécessité de parvenir à une dislocation du Moi corporel imaginaire, à une intégration de l’image du monde et à une restructuration du Moi enrichi de cette intégration. La forme achevée en est l’onirodrame qui atteint à des abréactions profondes (voir décentration). L’intégration est une hypothèse de travail qui assimile la structure de la protoconscience à une programmation résultant des montages héréditaires et des premières expériences individuelles. Cette programmation permet à l’expérience de s’intégrer à différents niveaux pour constituer une personnalité portant la marque des interdits et des programmations génératrices de conflits. L’onirothérapie d’intégration est la technique cathartique capable d’ébranler rapidement la structure des programmations permettant aux expériences nouvelles de s’intégrer différemment et de normaliser la personnalité. Il s’ensuit que le temps définitif de la thérapie est celui où l’expérience profite de l’ébranlement des programmations pour s’insérer dans des intégrations nouvelles. L’onirothérapie d’intégration propose de nouvelles directions de recherche sur l’imagerie mentale à partir d’expériences sur la subception, sur les préimages, sur les facteurs d’ambiance, sur les utilisations psychothérapiques de l’enregistrement magnétique des séances d’imagerie mentale, sur l’isolement sensoriel, enfin, sur les facteurs psychopharmacodynamiques. En conclusion, l’onirothérapie d’intégration, telle que les auteurs la conçoivent, utilise par définition toutes les formes de la pensée onirique et l’imagerie mentale en particulier, mais elle intègre aussi tout ce que les différentes formes de la psychanalyse ont apporté à la compréhension et à l’utilisation thérapeutique de l’imaginaire, et aussi toutes les clés d’interprétation que donne la connaissance psychophysiologique de l’imagination. En un mot, dans le cadre, aujourd’hui synthétique, d’une technique scientifiquement définie, l’imagerie mentale, après avoir, parce qu’elle était spectaculaire, inspiré des recherches parcellaires sans base théorique, est devenue un outil irremplaçable dans l’ensemble des méthodes d’exploration de la personnalité et dans l’arsenal des méthodes de guérison. De toutes ces dernières, l’onirothérapie semble être celle qui atteint au mieux les deux objectifs essentiels de la psychothérapie : mettre le sujet en situation de retrouver avec son équilibre affectif un épanouissement ; dépasser la simple cessation des symptômes pour atteindre à la restauration de l’aisance et de la créativité.
ONIRIQUE adj. - Qui appartient ou semble appartenir à un rêve. ÉTYM. : du grec oneiros = « rêve ». L’« oniromancie » est la technique de celui qui prétend prédire l’avenir en interprétant les rêves.