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On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de MUSSET, 1834, Classiques Hachette

• Ces trois actes en prose se rattachent à un genre en vogue au xviiie siècle : l'illustration d'un proverbe. D'autres souvenirs de la tradition théâtrale, de Marivaux en particulier, y sont sensibles. Mais Musset y ajoute la véhémence romanesque qui est la marque originale de son oeuvre comme de sa vie personnelle. • Dans un château conventionnel, en contrepoint de l'agitation d'un groupe de pantins grotesques - un baron, un précepteur (Maître Blazius), un curé (Maître Bridaine), une gouvernante (Dame Pluche) -, va se nouer et se dénouer tragiquement un drame d'amour entre Perdican, le fils du baron, Camille, sa nièce, et Rosette, la sœur de lait de celle-ci. Le baron veut marier son fils et sa nièce (I, 2). La froideur affectée de Camille (I, 3; II, 1) conduit Perdican à faire par dépit la cour à Rosette (II, 3). Pourtant Camille aime Perdican, mais elle a peur qu'il ne soit infidèle, car on lui a appris dans son couvent à craindre l'amour. Perdican plaide en vain que c'est une chose sainte et sublime même si l'on est trompé et blessé (II, 5). Leur commun orgueil va entretenir un long malentendu aux dépens de Rosette qui se tue quand ils retrouvent l'un et l'autre leur franchise. La conscience de leur faute les sépare à jamais (III, 8). • Le lyrisme de Musset fait le prix de ce jeu d'une élégante virtuosité.

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