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ODILON Odilon de Mercoeur, saint

ODILON Odilon de Mercoeur, saint (962-1049). Ce descendant de la famille des comtes d’Auvergne devient le cinquième abbé de Cluny en 994, à la mort de son prédécesseur et mentor, Mayeul. Il va considérablement étendre l’influence de l’abbaye, ce qui lui vaudra l’inimitié des évêques et un rappel à l’ordre du pape en 1027. Charitable, il est l’un des promoteurs de la Paix de Dieu, et on lui prête des guérisons miraculeuses et la capacité à changer l’eau en vin.

Odilon (Mercoeur 962-Souvigny 1049); abbé de Cluny [994-1049].

O. succède à Maïeul à la tête de Cluny, qu’il dirige pendant cinquante-cinq ans. Fils des seigneurs de Mercoeur en Auvergne, il est très énergique et se montre un organisateur inégalable. O. a le sens du politique mais c’est en même temps un moraliste, un pasteur et un mystique. Il est très cultivé : il nous a laissé plusieurs récits, une biographie de l’impératrice Adélaïde, quelques hymnes, une quinzaine de sermons. On peut placer sous son abbatiat l’apogée de l’ordre. Entré à Cluny vers 990, il a étudié d’abord au chapitre de Saint-Julien de Brioude. Fort de l’appui de l’Empereur et de la faveur pontificale, il étend la congrégation clunisienne. Autour de Cluny, il resserre le réseau en créant de petits couvents (Beaumont-sur-Grosne, Lusy, Givry) et en recevant des églises et des monastères fondés par des puissants (Mesvres, Paray-le-Monial, etc.). Dans le royaume de Bourgogne, il faut compter les fondations de Saint-Victor de Genève, Bevaix, Nantua. Dans les pays rhodaniens et provençaux, apparaissent Saint-Pantaléon, Ganagobie, Piolenc. Surtout, O. étend l’influence clunisienne en Auvergne mais intervient aussi en Italie ou en Navarre. Il a une grande importance par sa participation aux conciles de paix. Il est présent par exemple à Anse en 994. Son attitude dans ces événements et face à l’évolution de la société d’alors lui vaut les invectives d’Adalbéron de Laon dans son Poème au roi Robert, qui par dérision l’appelle « le roi Odilon ». Vers 1020-1030, O. fait compléter et préciser les coutumes clunisiennes. A sa mort (dans la nuit du 31 déc. 1048 au 1er janv. 1049), la congrégation clunisienne regroupe environ 70 monastères sans compter les petites installations. À Cluny même, O. a achevé la construction de l’église (Cluny II), et reconstruit le cloître en marbre (v. 1040), la bibliothèque, l’école et certains ateliers. Son action de bâtisseur s’est étendue à d’autres établissements (comme Souvigny, Sauxillanges, Bevaix, etc.).

Bibliographie : M. Pacaut, L’Ordre de Cluny, 1986.

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