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O'CONNELL Daniel

Homme politique irlandais. Dès 1800, il se jeta dans la lutte pour l'émancipation de l'Irlande et devint le plus influent des chefs catholiques. Il fonda en 1823, avec l'avocat Sheil, une Association catholique qui s'étendit sur toute l'Irlande. Le gouvernement anglais, alarmé, procéda à la dissolution de l'association (1825), mais celle-ci se reforma aussitôt sous un autre nom. Bien qu'inéligible parce que catholique, O'Connell fut élu triomphalement député de Clare en juill. 1828 ; l'ampleur du mouvement populaire qui portait le chef irlandais décida le gouvernement britannique à faire voter le bill d'émancipation des catholiques (13 avr. 1829) (v. GRANDE-BRETAGNE. Crises et réformes au lendemain d'une victoire, 1815/37), qui abolissait les dernières des incapacités civiles auxquelles les catholiques anglais avaient été soumis depuis la Réforme. O'Connell poursuivit sur le plan parlementaire sa lutte pour la liberté irlandaise.

O’Connell, Daniel (Carhen House, Kerry, 1775-Gênes 1847) ; homme politique irlandais.

O. achève sa première formation au Lincoln’ Inn de Londres, ses études au collège catholique de Douai ayant été interrompues par la Révolution. Dès 1797, il est membre de la société révolutionnaire des United Irishmen, mais choisit la voie légaliste pour mettre au service de l’émancipation de l’Irlande son charisme et son éloquence entraînante d’homme de loi. Il connaît alors Bolivar et sympathise avec sa lutte d’indépendance. A la tête de l'lrish Catholic Association qu’il fonde en 1823, puissant mouvement national plusieurs fois interdit et ressuscité sous de nouveaux vocables, l’avocat de Dublin mène la lutte pour l’émancipation des catholiques, qui est arrachée en 1829. Il peut ainsi accéder à la Chambre des communes où, leader véhément des députés irlandais, il exige une réforme des lois foncières ainsi que l’abolition de la dîme payée à l’Église d’Etat anglicane, et négocie avec les whigs son appui à leurs réformes libérales. En 1840, ayant épuisé les concessions qu’il pouvait en obtenir, il décide de ranimer la lutte contre l’union de l’Irlande et de l’Angleterre (proclamée en 1801), en déchaînant un mouvement populaire qui s’exprime par des campagnes de pétitions et de grands rassemblements de masse. Lui-même est élu en 1841 maire de Dublin. Au moment où ce mouvement connaît son apogée, le gouvernement anglais interdit un rassemblement en 1843 et condamne le grand tribun populaire pour sédition et conspiration. Le jugement est bientôt cassé par la Chambre des pairs après trois mois d’emprisonnement, mais les heures de gloire d’O. sont révolues. Après l’échec de ce mouvement populaire qu’O., conservateur sa vie durant, tenait à maintenir dans un cadre légal, c’est la rupture avec la Jeune-Irlande, qui regroupe les dirigeants radicaux de son parti. Sa longue lutte et sa déception finale ruinent sa santé ; il meurt sur la route de Rome. L’Irlande catholique l’appelle aujourd’hui encore son « libérateur ».

Bibliographie : A. Rivoallan, Trois Grandes Biographies irlandaises, dans Revue historique, t. 191, 1941, p. 56-61.




O'CONNELL, Daniel (près de Cahirciveen, 1775-Gênes, 1847). Homme politique irlandais. Liant la libération irlandaise à la cause du catholicisme, il acquit dans son pays une immense popularité lui donnant l'impulsion qui le conduira à l'indépendance. Cependant, son refus de la violence et son respect de la légalité lui aliénèrent les extrémistes qui fondèrent le mouvement Jeune-Irlande vers 1840. Issu d'une vieille famille catholique traditionaliste, O'Connell devint un avocat célèbre (1798) militant dès 1800 pour l'émancipation irlandaise. En 1823 il fonda l'Association catholique, qui disposa grâce à la « rente catholique » - chaque Irlandais devait verser 1 penny par mois à l'association - de sommes considérables. Dissoute par le gouvernement britannique (1825), l'Association se reforma aussitôt, organisant à travers le pays d'immenses meetings. L'élection triomphale de O'Connell, bien qu'inéligible parce que catholique, obligea le gouvernement de Wellington à accorder aux catholiques le Bill d'émancipation (1829). O'Connell poursuivit cependant sa lutte pour la liberté de l'Irlande, s'alliant aux whigs pour la réforme parlementaire (1832) puis inaugurant, à partir de 1840, sa campagne pour obtenir le Home Rule, c'est-à-dire l'autonomie de l'Irlande. Élu lord-maire de Dublin (1841-1843), il reprit ses campagnes de propagande en organisant d'immenses meetings. Arrêté, traduit en justice puis acquitté (1844), O'Connell vit s'éloigner de lui les nationalistes extrémistes de la Jeune-Irlande. Voir Catholic Relief Bill, Union (Actes d').

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