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NOUMÈNE

NOUMÈNE. n.m. (gr. nooumenon « ce que l'esprit conçoit, mais ne peut pas percevoir », le pur objet de pensée). Platon a utilisé ce terme pour désigner les Idées (Timée, 51, d). « Si l'intelligence et l’opinion vraie sont deux genres distincts, il faut absolument accorder l’être à ces objets en soi, réalités que nous ne pouvons percevoir, mais concevoir seulement. » Pour Kant, la connaissance du noumène ou réalité absolue est impossible parce que nous n’avons pas d'intuition intellectuelle. Nous ne connaissons que les phénomènes, c'est-à-dire ce qui est donné dans une intuition sensible et à quoi nous appliquons les catégories de l'entendement. On peut donc donner au terme de noumène une signification ontologique : l'objet d'une intuition intellectuelle (Platon) ou une signification critique (Kant). « Le concept de noumène n'est pas le concept d'un objet, mais seulement ce problème, inévitablement lié à ce fait que notre faculté de connaître par les sens est limitée. » (Critique de la Raison pure, A, 237.) Mais si Kant déclare le noumène inconnaissable, il n'en nie pas l'existence.

NOUMÈNE

Réalité intelligible, objet de la raison (Nous) par opposition à la réalité sensible. Pour Kant, le noumène est l’aspect par lequel la chose en soi échappe à notre aperception sensible dont les possibilités ne vont pas au-delà du phénomène, qui est donc seul connaissable. En conséquence, les noumènes échappent à la connaissance - en particulier lorsqu’il y va des concepts fondamentaux de la métaphysique (Dieu, liberté, âme), à propos desquels nous ne pouvons élaborer une pensée cohérente que grâce à l’aspect pratique de la raison, c’est-à-dire dans le prolongement de la morale. Inconnaissable en elle-même, la liberté peut par exemple être néanmoins affirmée comme une réalité dans la mesure où nous faisons l’épreuve de l’autonomie de notre volonté - en quelque sorte la version phénoménale du noumène qu’est la liberté en soi.

nouménal (du gr. noomenon, chose connue par la raison), que seule la raison peut atteindre. — C'est Kant qui a opposé, dans la Critique de la raison pure, les noumènes, choses « en soi », c'est-à-dire existant indépendamment de toute relation à notre esprit (au nombre desquelles figurent les notions d'« esprit pur », de « réalité absolue », de « Dieu ») aux phénomènes. Seuls les phénomènes peuvent être des objets de connaissance, les noumènes restant des articles de foi (des « postulats de la raison pratique »). On emploie communément l'adjectif nouménal pour parler d'un caractère ou d'une réalité qui dépasse infiniment notre esprit; il s'oppose à phénoménal.

NOUMÈNE Chez Kant, le noumène est la chose en soi, que l’homme ne peut connaître car il ne connaît que la chose telle qu’elle lui apparaît, le phénomène .    


Noumène Terme créé par Kant à partir du grec nooumena, «choses pensées» (de noein, « penser »). Désigne, par opposition à phénomène, la chose en soi, telle qu’elle existe indépendamment de la façon dont nous pouvons l’appréhender dans l’expérience sensible. • Pour Kant, le noumène échappe nécessairement à toute connaissance ; il s'agit donc d'un concept négatif (nous savons ce qu'il n’est pas, mais nous ne savons pas ce qu'il est) et limitatif (il limite en effet les prétentions de notre raison).

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