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NKRUMAH Kwame (1909-1972)

Homme politique ghanéen, Premier ministre de la Côte-de-l’Or (1952-1957) puis du Ghana (1957-1960), puis chef de l’État (1960-1966).

Kwame Nkrumah doit son rôle de héraut du panafricanisme prôné par les théoriciens William Edward Burghardt du Bois (1868-1963) et George Padmore (1903-1959) à l’indépendance précoce du Ghana (1957), mais la démocratie qui devait l’accompagner est rapidement absorbée par la logique du parti unique. Instituteur d’origine ashanti formé à l’université noire américaine de Lincoln, K. Nkrumah retourne dans son pays après la guerre et fonde le Convention People’s Party. Passant en 1951 de la prison au poste de Premier ministre de la Côte-de-l’Or (Gold Coast), il arrache l’indépendance au Royaume-Uni en 1957. Leader populiste répondant au surnom d’Osagyefo (le Rédempteur), il est l’hôte recherché des nationalistes africains qui font le voyage d’Accra. En coopération avec la Guinée de Sékou Touré, il lance un grand projet d’industrialisation par la construction du barrage d’Akosombo sur la Volta pour purifier le minerai d’aluminium guinéen et diversifier les productions. Sourd aux critiques, il emprisonne les opposants et les sceptiques, dont le docteur Joseph Kwane Danquah (1895-1965), qui lui avait suggéré d’adopter le nom prestigieux de « Ghana » (nom d’un ancien royaume africain) pour le nouvel État. Il opte pour une politique étrangère prosoviétique, bien que son pays reste lié à l’Occident dans le domaine économique. Un coup d’État militaire renverse son régime en 1966, alors qu’il fait un voyage en Chine. Joseph Arthur Ankrah lui succède (1966-1969).

Nkrumah, Kwame (Nkroful, Ghana, 1909-Conakry, Guinée, 1972) ; premier président du Ghana indépendant.

N. est un ancien instituteur formé en marge des élites libérales. Parti en 1935 aux Etats-Unis, son passage dans deux universités, la confrontation avec le racisme, la précarité de sa situation (il est aidé par quelques amis), ses prêches au sein de groupes religieux contribuent à une formation politique originale. Rentré à Londres en 1945, il organise avec Du Bois le cinquième congrès panafricain. Rappelé en Gold Coast en 1947 par le parti réformateur (l'United Gold Coast Convention), il prône, après les manifestations violentes de 1948, une action positive des masses et quitte l’UGCC pour fonder le Convention People Party qui repose sur les organisations de jeunesse et revendique l’indépendance immédiate du pays. En 1950, il dirige une première campagne fondée sur la désobéissance civile, la grève et le boycott. Tiré de prison après la victoire électorale du CPP en 1951, il obtient l’indépendance du Ghana en 1957. Il impose un régime autoritaire, devient président à vie, institue un parti unique en 1964 ; la loi des suspects votée dès 1958 instaure l’arbitraire. Il prend alors le titre d'Osagyefo (Rédempteur). L’incohérence de sa politique économique, qui suscite des oppositions à droite et à gauche (grève générale de 1961), et son durcissement expliquent la facilité avec laquelle il est renversé en 1966. Homme nouveau, proposant une action efficace contre la colonisation, fervent partisan de l’unité africaine pour laquelle il milite activement jusqu’en 1966, son prestige international lui a survécu.

NKRUMAH, Kwame (Nkroful, près d'Axim, 1909-Bucarest, 1972). Homme politique ghanéen. Militant de l'indépendance de la Gold Coast sous domination britannique, il fut président du Ghana de 1960 à 1966. D'abord instituteur, Nkrumah poursuivit ses études aux États-Unis à l'université noire de Lincoln (Pennsylvanie) - où il devint président de l'Association des étudiants africains des États-Unis et du Canada -, puis à Londres à la London School of Economies. Partisan de la lutte pour l'indépendance de la Côte-de-l'Or, Nkrumah, rentré dans son pays en 1947, devint l'un des dirigeants nationalistes de la Convention unie de la Côte-de-l'Or. Son propre parti, la Convention People's Party (CPP) créé en 1949, défendit l'idée d'une autonomie interne immédiate. Emprisonné en 1950, il fut libéré après l'importante victoire électorale de son parti (1951). Nommé Premier ministre de la Côte-de-l'Or, Nkrumah, après une nouvelle victoire aux élections de 1956, obtint l'indépendance de son pays sous le nom de Ghana (mars 1957) en souvenir d'un ancien royaume africain. Initiateur des conférences d'Accra en 1958 et 1960 entre les représentants des États africains indépendants, il défendit la tendance neutraliste et fit adopter en 1963 à Addis Abeba la charte de l'OUA (Organisation de l'unité africaine). Président de la République de Ghana ( 1960), il inaugura une politique d'industrialisation, très coûteuse, afin d'échapper aux servitudes de la monoculture (cacao). Partisan d'un panafricanisme révolutionnaire, il se rapprocha de la Chine populaire. Renversé par un coup d'État militaire (1966) alors qu'il se trouvait à Pékin, Nkrumah se réfugia en Guinée auprès de son ami Sékou Touré.

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