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Névrose

Névrose Pour la psychanalyse, ensemble de symptômes exprimant un conflit psychique provenant de compromis entre le désir et la défense contre l’angoisse de castration. La psychanalyse s’est constituée avant tout comme une théorie et un traitement des névroses. Dès le début de ses travaux, Freud établit l’étiologie sexuelle des névroses et cherchera régulièrement à organiser ce champ en proposant des classifications qu’il remaniera suivant ses propres avancées. Dans un premier temps, il propose deux grandes catégories : d’une part les névroses actuelles (neurasthénie, névrose d’angoisse, hypocondrie) et d’autre part les psychonévroses de défense où la défense comme mécanisme psychique prédomine. Psychonévroses de défense qu’il divisera plus tardivement à partir de son travail sur le narcissisme en deux sous-catégories : d’une part les névroses narcissiques qui correspondraient approximativement aux psychoses, et les névroses de transfert (hystérie, obsession, hystérie d’angoisse). L’investissement de la libido sur le Moi dans les névroses narcissiques ne les rend pas accessibles au transfert et donc à la cure analytique. Il maintient par ailleurs la catégorie des névroses actuelles. Du point de vue de la structure, l’élément central et déterminant des névroses est le complexe d’Œdipe*, et donc la question de la castration.

NÉVROSE Ce terme, qui désignait au XIX' siècle toutes sortes de maladies nerveuses et de troubles du comportement, a pris, depuis Freud et la psychanalyse, un sens spécifique. On peut définir la névrose comme une structure de la personnalité résultant de conflits intrapsychiques survenus pendant le développement du sujet, et dont les symptômes sont la résultante d'un compromis entre le désir'1, et la défense''". Cette définition met en valeur deux éléments fondamentaux : d'une part la névrose est une structuré, d'autre part, il est difficile en théorie  d’établir une frontière nette, en matière de névrose, entre le normal et le pathologique. « La genèse des névroses, écrit Freud dans Ma vie et la psychanalyse, nous apparaît sous cette formule simple : le “moi” a tenté d’étouffer certaines parties du “ça” d'une manière impropre, il a échoué et le “ça” se venge. La névrose est donc la conséquence d’un conflit entre le “moi” et le “ça” [..[...] ce n’est pas le fait de ce conflit qui conditionne la maladie [...] mais ce qui cause le mal est ceci : le “moi” se sert, pour résoudre le conflit, d’un moyen insuffisant : le refoulement. » Freud a d’abord opposé les névroses actuelles (neurasthénie, névrose d’angoisse) aux psychonévroses de défense, qui, contrairement aux précédentes, font intervenir un mécanisme psychique de défense et dont l’origine serait un traumatisme infantile d’origine sexuelle. Plus tard, il oppose les névroses narcissiques (qu’on appelle aujourd’hui psychoses) aux névroses de transfert (hystérie, névrose obsessionnelle, hystérie d’angoisse, appelée depuis névrose phobique). On peut schématiser le mécanisme de la névrose dans la théorie freudienne de la façon suivante : la névrose naît du refoulement de la représentation d’une pulsion dont la satisfaction amène¬rait un déplaisir. L’affect de la pulsion est transformé selon trois modes possibles, déterminant respectivement trois types de symptômes névrotiques : conversion somatique (symptôme hystérique), déplacement (symptôme obsessionnel), transformation en angoisse (symptôme phobique). Naturellement, ces trois types de névroses que sont l’hystérie, la névrose obsessionnelle et la névrose phobique n’apparaissent pas à l’état pur. Bien souvent un névrosé présentera différents types de symptômes, à la fois hystériques et obsessionnels par exemple. Les névroses, qui sont toujours de nature sexuelle, trouvent en général leur origine dans le complexe d’Œdipe. Les investissements libidinaux du complexe d’Œdipe ne sont pas dépassés, l’angoisse de castration entraînant le refoulement de ces investissements. Selon Lacan, le névrosé est celui qui, après la phase du complexe d’Œdipe, refuse de renoncer totalement à l’objet a et de se reconnaître castré. Refusant de reconnaître cette castration symbolique, le névrosé ne cesse de la redouter.

NÉVROSE ACTUELLE Par opposition aux psychonévroses de défense, Freud a défini les névroses actuelles comme des névroses dont la cause n'est pas un conflit infantile, mais la situation présente du sujet.

NÉVROSE NARCISSIQUE Par ce terme qui désigne une structure caractérisée par le repli de la libido sur le moi, Freud voulait montrer la différence de nature entre les névroses et les psychoses : les premières conservent leurs liens avec les objets, les secondes les abandonnent au profit de l'investissement narcissique du moi. Freud opposait les névroses narcissiques (psychoses) aux névroses de transfert (névroses).

NÉVROSE OBSESSIONNELLE Comme l'hystérie, la névrose obsessionnelle s'exprime par des symptômes nés du refoulement de la représentation d'une pulsion dont la satisfaction amènerait un déplaisir. Elle se distingue de l'hystérie par cette caractéristique majeure que l'hystérie est liée à des symptômes possiblement somatiques, tandis que ceux de la névrose obsessionnelle sont essentiellement mentaux. On peut ajouter que Freud voyait dans la névrose obsessionnelle une névrose plutôt masculine. Voici comment Freud en décrit les principaux symptômes dans Inhibition, Symptôme et Angoisse: « La névrose obsessionnelle se manifeste en ce que les malades sont préoccupés par des idées auxquelles ils ne s'intéressent pas, éprouvent des impulsions qui leur paraissent tout à fait bizarres, et sont poussés à des actions dont l'exécution ne leur procure aucun plaisir, mais auxquelles ils ne peuvent pas échapper. » Le mécanisme de défense le plus caractéristique de la névrose obsessionnelle est le déplacement. Au cours du refoulement, l'affect est détaché de la pulsion à laquelle il est originellement lié et est déplacé sur une représentation plus ou moins distante de la représentation originelle. Mais l'isolation, par laquelle le sujet isole une pensée ou un acte, l'annulation rétroactive, par laquelle le sujet nie une pensée ou un acte par son contraire, sont également caractéristiques de la névrose obsessionnelle. Dans la réalité clinique, les manifestations concrètes de ces symptômes peuvent être des compulsions, des idées obsédantes, la folie du doute, un fort sentiment de culpabilité, etc. L’archétype de la névrose obsessionnelle dans l’œuvre de Freud est « l’homme aux rats », un des cas des Cinq Psychanalyses.

NÉVROSE PHOBIQUE Anciennement appelée par Freud hystérie d’angoisse. L’échec du refoulement et la formation du symptôme se traduisent par la libération de l’affect sous forme d’angoisse, laquelle se lie à un objet extérieur. « La formation substitutive de la partie représentation s’est établie par la voie du déplacement, le long d’un enchaînement déterminé d’une certaine manière. La partie quantitative n’a pas disparu, mais s’est transformée en angoisse. » (Freud, Métapsychologie. )

NÉVROSE TRAUMATIQUE Névrose réactionnelle, survenue après un traumatisme du type choc affectif ou somatique : guerre, accident, catastrophe, attentat, etc.

GUERRE (névrose de). Forme de névrose déclenchée à la suite d’émotions violentes survenant au moment d’événements dramatiques ayant menacé la vie du sujet : naufrage, bombardements, explosions, éclatements d’obus, ensevelissement, incendie, accident. D’autres fois, c’est à la suite d’une période de tension nerveuse provoquée par des situations périlleuses que s’installe la névrose. La névrose se manifeste par une fixation du traumatisme qui, par un mécanisme de répétition, revient dans des cauchemars. Elle s’accompagne d’une diminution plus ou moins prononcée du rendement du sujet. D’autre fois le traumatisme est révélateur d’une structure névrotique préexistante. Dans son article « Névrose de guerre », Adler insiste sur le caractère agressif latent du sujet porteur de ce type de névrose. Dans ses revendications le sujet, contrairement à ce qu’on pourrait croire, est moins préoccupé par le gain personnel que par l’idée de réparation du préjudice subi. < Le névrosé de guerre désire se retirer du milieu où l’ont placé les circonstances dans le cercle étroit de la famille. » On utilise, aujourd’hui, le terme de névrose traumatique comme synonyme de névrose de guerre.

névrose, trouble mental qui n’atteint pas les fonctions essentielles de la personnalité et dont le sujet est douloureusement conscient. Les troubles phobiques (l’agoraphobie par exemple), les états anxieux (panique, obsessions, etc.), l'hystérie sont les principales névroses. Très répandus, les états névrotiques présentent un certain nombre de caractères communs : le névrosé se sent mal à l’aise, il manque d’assurance dans son rôle social ; il est agressif à l’égard d’autrui (ironie...) ou contre lui-même (tentative de suicide) ; il présente des troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie), de la sexualité (frigidité ou impuissance, continence systématique ou masturbation) et semble exagérément fatigable. Son réel épuisement est la conséquence des efforts inconscients qu’il fait pour lutter contre ses pulsions sexuelles et agressives. Tous ses symptômes névrotiques sont, en définitive, l’expression symbolique du drame intérieur dont il est le siège et qu’il est incapable de dominer, car les éléments essentiels échappent à sa claire conscience. Cette notion de conflit est fondamentale ; on la retrouve dans toutes les théories explicatives de la névrose (sauf dans celle de P. Janet).

1. Les réflexologistes, à la suite de I. P. Pavlov, ont créé, expérimentalement, des névroses chez des animaux en les plaçant dans des situations conflictuelles. Après avoir conditionné un sujet à réagir différemment à la vue d’un cercle (auquel était associée une récompense) et d’une ellipse (décharge électrique), ils diminuaient progressivement le grand diamètre de l’ellipse jusqu’à la rendre peu distincte du cercle. À ce moment, l’animal, ne sachant plus quelle réponse donner, devenait anxieux, s’agitait et présentait tout un ensemble de troubles psychosomatiques.

2. Dans la théorie psychanalytique, le conflit intérieur, qui oppose les forces pulsionnelles du « ça » aux instances morales (surmoi), suscite l’angoisse, contre laquelle le sujet essaie de lutter en mobilisant certains mécanismes de défense inadéquats.

3. Les thèses culturalistes (Horney) complètent les vues de Freud en faisant jouer un rôle déclenchant aux pressions sociales (familiales, conjugales, économiques). On relève parfois, chez certains névrosés, la présence de tares héréditaires ou de réelles difficultés socio-économiques, mais la caractéristique constante trouvée chez tous ces sujets nerveux est d'ordre psychologique : tous manquent de maturité affective ; ils se comportent à l'âge adulte comme des enfants, réagissant inconsciemment aux situations actuelles (professionnelles, sexuelles, sociales) en fonction de critères puérils et d’attachements ou de haine nés dans leur enfance. La névrose, qui peut être déclenchée par un choc émotionnel (bombardement, deuil, échec scolaire), des difficultés matérielles ou le surmenage, est rarement considérée, par l'entourage, comme une véritable maladie. Les parents (et même certains médecins) ne comprennent pas cette affection mentale, qui n'a pas de cause organique connue ; même le sujet souffrant ignore les raisons de son malaise et de son angoisse. La thérapeutique, essentiellement psychologique, peut avoir la forme d'un soutien moral, mais les meilleurs résultats sont obtenus par la psychanalyse. La névrose est de nature différente de la psychose, le névrosé conservant la conscience de son état morbide et le psychotique se construisant la réalité imaginaire du délire, qu’il prend pour une véritable réalité.

NEVROSE. Terme générique désignant diverses affections psychogènes (névrose hystérique, obsessionnelle, phobique...) résultant d’un conflit défensif inconscient entre les désirs du sujet et les interdits qui s’opposent à leur réalisation. Les symptômes sont l’expression symbolique du conflit psychique. Les névroses sont proches de l’état dit normal et il n’est par ailleurs guère d’état dit normal où l’on ne puisse déceler quelque trace de trait névrotique. Dans les cas de névrose, note Freud, l’expérience psychanalytique montre qu’on se trouve toujours en face d’une exigence instinctuelle non surmontée ou mal surmontée et aussi qu’une certaine époque de la vie, l’enfance, est exclusivement ou principalement propice à leur éclosion. Freud, tout au long de son oeuvre, met également l’accent sur l’influence de la civilisation comme cause déterminante des névroses. Dans L’abrégé de psychanalyse (1939), il écrit : < Le barbare, il faut bien l’avouer, n’a pas de peine à se bien porter, tandis que pour les civilisés, c’est là une lourde tâche. Le désir de posséder un Moi fort, non inhibé, semble naturel, mais, ainsi que nous l’enseigne l’époque où nous vivons, cette aspiration est essentiellement contraire à la civilisation ; or, les exigences de celle-ci se traduisent par l’éducation familiale. > Dans la perspective freudienne, névrose et civilisation ont parties liées. Toutes deux reposent sur le refoulement de nos instincts sexuels et agressifs.

La névrose est un état psychopathologique caractérisé par :

a) l’absence dans son étiologie de lésions organiques ou de troubles physiologiques (la médecine psychosomatique a apporté un changement à cette définition) ; b) la conscience de l’état morbide chez le sujet (ce qui la distingue de la psychose) ; c) la possibilité dans les formes moyennes de vaquer à ses occupations ; d) l’étiologie ayant ses racines dans l’inconscient du malade ; e) les effets heureux de la psychothérapie.

On trouve chez tous les névrosés une certaine angoisse, de l’agressivité vis-à-vis de ses semblables (ironie, sarcasme) ou vis-à-vis de lui-même, des troubles du sommeil et de la sexualité, de la fatigabilité. Au début du siècle on considérait deux catégories de névrose : la psychonévrose accessible à une psychothérapie et la névrose actuelle considérée comme résultat d’une auto-intoxication par les produits de la rétention sexuelle. Dans la première catégorie se situaient :

1) l’obsession ou apparition d’idées insolites s’imposant de façon incoercible à l’esprit ; 2) la phobie ou peur vis-à-vis d’une situation ou d’un objet (claustrophobie, agoraphobie, zoophobie, etc.) ; 3) l’hystérie de conversion (paralysies, paresthésies, cécité, surdité, amnésie).

Dans la deuxième catégorie on classait :

1) la phobie d’angoisse (apparition de crises d’angoisse de grande intensité dramatique avec sensation de mort imminente) ; 2) la névrose hypocondriaque avec les perpétuelles préoccupations de santé du sujet ; 3) la neurasthénie avec sa fatigue physique, sa douleur rachidienne, des céphalées, ses troubles digestifs, ses problèmes de la vie sexuelle.

Ultérieurement, la deuxième catégorie a été également inscrite sur le registre des névroses accessibles à la psychothérapie. A ces six névroses il faut en joindre une septième, la névrose narcissique, équivalent de l’attitude autistique du schizophrène. Il faut noter que toutes ces névroses se définissent par des symptômes bien caractérisés .Par la suite sont venues s’ajouter à ces manifestations psychopathologiques d’autres qui ne présentent pas de symptômes bien précis, mais une attitude particulière : névrose d’échec (Laforgue), névrose de conflit (Adler), névrose caractérielle, névrose d’abandon (Odier), névrose de destinée, névrose dépressive, névrose d’organe (Alexander). La névrose traumatique, ou de guerre, occupe une place à part dans cette énumération. Adler considère le complexe d’infériorité comme le noyau central de toute névrose. Le choix du symptôme se fait en fonction de certaines particularités organiques (état d’infériorité des organes) de certaines attitudes du milieu familial (l’obsession est la contre-contrainte vis-à-vis d’une sévérité excessive des éléments du couple parental). L’insuffisante préparation du sujet en ce qui concerne son sens social détermine son comportement immature et névrotique face aux problèmes de la vie, problèmes professionnels, affectifs (sexuels) et d’interrelation avec autrui (camaraderie, amitié). Ce thème a été repris par les analystes culturalistes (Karen Horney, Sullivan) qui font jouer dans l’étiologie de la névrose les pressions sociales.

« Etat de désunion avec soi-même, causé par l’opposition des besoins instinctifs et des impératifs de la civilisation, des caprices infantiles et de la volonté d’adaptation, des devoirs individuels et des devoirs collectifs. La névrose est un signal d’arrêt pour l’individu qui est dans une mauvaise voie et un signal d’alarme qui doit inciter à rechercher le processus de guérison ». Pour Jung, les théories des névroses de Freud et de Adler ne sont qu’un point de vue, juste mais partiel, des origines de celles-ci. A la théorie de la fixation de Freud, il substitue, dès 1913, une théorie énergétique de régression de la libido, vers des modes d’adaptation plus anciens et vers les images primordiales. Ainsi, Jung formule < le trouble psychologique névrotique comme un acte d’adaptation manqué ». Ultérieurement, il s’est refusé à situer les névroses dans un cadre étiologique ou nosographique étroit ; les conflits qu’elles expriment intéressent en effet l’individu dans sa totalité somato-psychique, consciente et inconsciente. Il s’est alors appuyé « sur les principes des antinomies », dont la dialectique permet de restituer à la psyché névrotique ses balanciers et son pouvoir autorégulateur. Enfin, pour Jung, la névrose a un sens, c’est une crise du sens. La névrose éclate lorsqu’un effort supplémentaire d’adaptation est demandé à l’individu. Le motif est donc toujours actuel bien que le trouble d’adaptation latent puisse être très ancien. Le refoulement opère la scission névrosante lorsque le conscient ne veut ou ne peut accueillir les contenus fortement chargés d’affects qui cherchent à émerger, soit qu’il les considère comme incompatibles, soit qu’il ne dispose pas de concepts aperceptifs adéquats. Le secret peut jouer le même rôle. Une ombre considérablement intensifiée est alors sous-jacente, à qui il va falloir donner la parole. A travers sa névrose, l’individu dit son conflit, mais aussi, à travers celui-ci, les courants dominants contemporains. La recherche du sens s’orientera de façon différente chez l’être jeune chez qui il convient de restaurer la dynamique des forces instinctives, et chez celui qui atteint la deuxième partie de la vie. A lui, c’est le développement de la fonction des contraires qui apporte « le germe novateur ». Si l’individualiste névrosé doit reconnaître en lui l’homme collectif, l’être trop bien adapté au collectif ne doit pas être < normalisé ». Ce serait détruire ce qui est germe de développement individuel. « Dans la névrose réside notre ennemi le plus acharné et notre meilleur ami > . En l’assumant, le sujet parvient à la réduire en « liquidant la fausse attitude du Moi » . Cette évolution thérapeutique repose sur le rétablissement d’une harmonie entre conscient et inconscient ; c’est à proprement parler un problème religieux.

NEVROSE ACTUELLE. Type de névrose, dont l’étiologie n’est pas à chercher dans l’histoire du sujet, mais dans sa vie sexuelle présente. Dans la névrose actuelle, l’angoisse est en quelque sorte la conséquence directe d’une tension (agressive ou sexuelle) non déchargée ; elle exprime les conditions et le mode de vie du sujet. Le concept même de névrose actuelle qui apparaît chez Freud en 1898 et qui recouvre la névrose d’angoisse et la neurasthénie, est aujourd’hui pratiquement délaissé par les psychanalystes, bien qu’il recouvre une réalité clinique indiscutable. Dès le début du XXe siècle, Freud a classé les névroses en deux catégories. Dans la première catégorie, il place les psychonévroses où il cite l’hystérie avec ses manifestations de conversion, de paralysie, d’anesthésie, l’obsession avec ses idées insolites s’imposant de façon incoercible à la pensée et la phobie définie par une angoisse vis-à-vis d’un objet bien défini. Elles seraient accessibles à la psychanalyse. Dans la deuxième catégorie qu’il appelle névroses actuelles, il faut citer la névrose d’angoisse caractérisée par des accès d’angoisse évoluant sur un terrain d’inquiétude, la névrose hypocondriaque avec ses éternelles préoccupations de santé et la neurasthénie. Elles ne seraient pas accessibles à un traitement psychique. Cette classification avec les indications thérapeutiques respectives est actuellement abandonnée.


NÉVROSE Constitue avec la psychose l’une des deux catégories des états psychopathologiques aigus. Elle n’implique ni affection ou lésion physiologique ni désorganisation de la personnalité, et s’accompagne en conséquence d’une conscience douloureuse de la maladie. Du point de vue psychanalytique, on rattache les divers états névrotiques aux trois formes fondamentales de la névrose obsessionnelle, de l’hystérie et de la névrose phobique. Us sont provoqués par des conflits - exprimés symboliquement par l’angoisse, l’immaturité affective ou sexuelle - qui opposent moi, ça et sur-moi et dont l’origine est à chercher dans l’histoire infantile du sujet.


NÉVROSE, n. f (voir la racine névr(o) : au XIXe siècle, on parlait de « maladie des nerfs»). Affection psychologique qui se traduit par divers troubles émotionnels et affectifs (angoisses, phobies, obsessions, asthénie). Même lorsqu’elle se traduit par des maux physiques, la névrose a en principe pour origine des causes psychiques. Selon les psychanalystes, elle vient de l’enfance et de conflits internes demeurés inconscients (contradiction entre désirs et mécanismes de défense). Les grands types de névrose sont l'hystérie (voir ce mot), la névrose obsessionnelle (caractérisée par des idées fixes, des fantasmes récurrents) et la névrose phobique (peur et angoisse insurmontable devant certaines situations). L’adjectif correspondant est névrotique (un comportement névrotique). Dans le cas des névroses, le sujet est conscient de son trouble et des difficultés qu’il lui crée; il conserve ses facultés intellectuelles. D’où la différence essentielle avec les psychoses, dans lesquelles le malade mental est enfermé dans son délire et perd le contact avec la réalité (schizophrénie, paranoïa). Le névrosé conserve sa personnalité propre. Le psychotique, lui, est dément. Donc, ne pas employer les mots névrose et psychose l’un pour l’autre.

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