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NATUREL

NATUREL, adj. 1° Qui tient à la nature, qui appartient à la nature, qui vient de la nature. Comporte autant de sens et de nuances que le mot nature : a) Dons naturels, c'est-à-dire innés ; b) Caractères propres à une espèce, propriété essentielle ; c) Phénomènes qui sont dans l'ordre des choses (succession des jours et des nuits, mouvement de la terre, succession des saisons). 2° Les sciences naturelles, par opposition à la physique, ont pour objet les êtres vivants, plantes et animaux. 3° Sur le plan juridique et moral, les notions de droit naturel et de loi naturelle ont deux sens, a) Un sens rationaliste, qu'on trouve chez Grotius, et qui est très répandu au XVIIIe siècle : les hommes trouvent dans leur raison et leur conscience, en dehors de toute loi écrite, le discernement de ce qui est juste et fonde le droit, b) Dans la philosophie thomiste et dans la pensée catholique, la loi naturelle est la participation en l'homme de la loi éternelle orientant et réglant les actes humains en vue de leur finalité naturelle. Le droit naturel est une conception du droit éclairée par la loi naturelle. Dans la notion de religion naturelle, également répandue au XVIIIe siècle, la religion a sa source, non pas dans une révélation, mais dans les dispositions qui appartiennent à tous les hommes, la raison qui inspire le déisme voltairien, ou des sentiments, comme le besoin d'espoir, le désir de justice, la peur de la mort.

naturel, ce qui est donné par la nature; s'oppose à ce qui est produit par la culture. — Une religion ou une morale naturelle, comme celle que Rousseau voulait éveiller dans le cœur de l'enfant par le simple spectacle de la nature, est fondée sur les seules données du sentiment ou de la raison. Une théorie du « droit naturel » se déduit de la nature humaine et s'oppose à une théorie du « droit positif », fondé sur des conventions arbitraires. Du point de vue psychologique, le naturel désigne le tempérament d'un individu (composantes organiques — nerveuses, glandulaires — qui appartiennent à un individu dès sa naissance). Galien distinguait, à cet égard : le colérique (prédominance du sang), le flegmatique (prédominance de la lymphe), le mélancolique (prédominance de l'atrabile), le bilieux. Le tempérament, qui est naturel, s'oppose au caractère, acquis par l'éducation, les conventions, mais aussi que l'individu peut s'imposer à lui-même par sa volonté propre : saint Ignace était de naturel « colérique » et « saint » de caractère.