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mythe

mythe (gr muthos, fable), récit fictif de formes très diverses qui apporte une explication du monde, de son origine, de celle de l’homme et aussi de ce qui l'entoure dans la nature et sert à sa subsistance. Le mythe est surtout le fait de sociétés archaïques dont il est parfois la base, donnant par des archétypes l’origine même de leur existence et de leur émotion religieuse. Le mythe se différencie de la légende, qui a souvent un substrat historique. Quelle est l’authenticité lointaine d’un héros mythique dit aussi «civilisateur» (car il enseignait au peuple sa manière de vivre)? Généralement, il a fait connaître à l’homme le feu, l’agriculture, ou bien il a organisé la société (comme Manu dans l’Inde), et, d’ordinaire, il est assimilé à un demi-dieu. Les mythes ont leur vie, ils naissent on ne sait quand, évoluent, changent et souvent meurent et disparaissent, ou restent sous l’aspect de survivances de cultes disparus et de superstitions. Le mythe évoque toujours des âges fabuleux, des actions héroïques, des temps heureux, soit dans un lointain passé, soit dans un avenir plus ou moins proche (le mythe de l’âge d’or ou du Paradis perdu). Il est souvent une histoire merveilleuse. Lorsqu’il organise le monde des dieux ou des familles de dieux, l’ensemble devient une mythologie qui célèbre aussi par divers récits et légendes les actions plus ou moins héroïques des divinités et des héros. Les plus variées sont les mythologies grecque et hindoue, mais la plupart des religions antiques avaient leurs mythes, dont l’origine remontait, suivant l’expression commune, «à la nuit des temps». Plusieurs de ces mythes ont été gardés et expliqués sous l’aspect de l’allégorie, ce qui ne nécessitait pas la croyance. Une explication scientifique des mythes a été donnée au IVe s. av. J.-C. par le philosophe Évhémère, qui voyait dans les mythes des récits imagés d'événements réels et dans les dieux des personnages historiques (rois ou héros) qui auraient été divinisés. Cette théorie de l'évhémérisme fut adoptée par l’Église chrétienne pour démythiser les cultes païens. Depuis la Renaissance, la connaissance de nouveaux peuples, de leurs civilisations, de leurs mythes a donné un nouveau départ à la science des religions. Après les théories de Dupuis ramenant tout au mythe solaire, de Max Muller sur les religions comparées, des linguistes, des orientalistes, des philosophes, des ethnologues conjuguent leurs études pour expliquer la naissance des mythes.
mythe (du gr. muthos, fable), récit des temps fabuleux et héroïques, objet de la mythologie. — La réflexion sur les mythes et sur la mythologie s'emploie à découvrir la naissance des religions, car le mythe constitue une première forme d'explication des choses et de l'univers, une explication qui est de l'ordre du sentiment, non de la raison. Une réflexion sur les mythes comme méthode d'une connaissance approfondie de l'homme et des religions a été préconisée et pratiquée par Schelling, J. Bachofen, E. Cassirer, K. Jaspers et P. Ricœur.


MYTHE 1. Récit de caractère religieux concernant l’origine du monde, des êtres ou des événements (le mythe de l'Age d'or évoque un premier temps qui aurait été celui du bonheur et que les hommes auraient perdu). 2. Récit, sur le modèle du précédent (sens 1), visant à concrétiser une idée ou une théorie (le mythe de la caverne chez Platon représente symboliquement les hommes comme prisonniers de leur ignorance). 3. Dans la société actuelle, représentation stéréotypée, idée toute faite sur une catégorie d’individus (le mythe de la femme-enfant).