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MYSTÈRE

MYSTÈRE, n.m. (gr. muô «je garde le silence», «je ferme les yeux»). ♦ 1° Dans certaines religions antiques. Pratiques, doctrines secrètes, réservées à quelques initiés ; coexistent avec le culte public (par exemple, les mystères orphiques). ♦ 2° Pour le vulgaire. Ce qui est caché ou incompréhensible. ♦ 3° Pour Gabriel Marcel. Ce qui engage personnellement une personne (par opposition au problème, qui est extérieur au sujet). ♦ 4° Sens propre en théologie chrétienne. Vérité révélée par Dieu, inaccessible à la raison humaine, non parce que cette vérité serait cachée, mais parce qu'elle concerne l'être même de Dieu, dont l'infinie perfection est incompréhensible pour tout esprit créé, quel qu'il soit, du fait même qu'il n'est pas Dieu : Dieu seul se comprend lui-même. Le «mystère absolu» : la Trinité. Les autres mystères dépendent de l'Etre divin dans sa volonté de sauver (Incarnation, Rédemption). Les mystères sont révélés pour que l'esprit, aidé et éclairé par la grâce, monte de plus en plus haut dans sa divinisation (Somme théol., Ia, q. 12, a. 5-6). Le mystère est d’un autre ordre que le secret.
MYSTÈRE
♦ La notion de mystère a d’abord une connotation religieuse. Alors que dans les religions antiques, il s’agit de pratiques rituelles liées à des doctrines qui, du fait de leur caractère ésotérique, étaient réservées aux initiés, dans la religion chrétienne, le terme désigne les dogmes - objets de la foi - inaccessibles à la compréhension rationnelle, mais tenus pour vrais par la Révélation.
♦ Dans la philosophie existentialiste, le mystère est, pour certains auteurs, ce qui demeure étranger à la raison, bien que sans relation avec la Révélation divine. Gabriel Marcel oppose ainsi le mystère au problème : les données d’un problème sont tout entières étalées devant moi et elles préparent une démarche visant à le résoudre ; en revanche, le mystère est une difficulté inhérente à la nature des choses, c’est « quelque chose où je me trouve engagé » personnellement tout entier.
mystère, tout ce qui est inaccessible à la raison humaine. — Gabriel Marcel a établi une distinction suggestive entre le « problème », qui désigne une incompréhensibilité objective, susceptible d'être analysée et levée, et le « mystère », dont l'incompréhensibilité possède un caractère « englobant », indéfinissable. On détermine un problème, on pressent un mystère. L'opposition rejoint celle de l'« inexpliqué » et de l'« inexplicable ».