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MURAT Joachim

Maréchal de France, roi de Naples sous le nom de Joachim Napoléon (1808/15). Aide de camp de Bonaparte, il accompagna le futur empereur dans ses campagnes italienne et égyptienne, faisant montre de la plus folle bravoure. Il apporta, lors du 18-Brumaire, un soutien actif à Bonaparte, qui le récompensa en lui donnant la main de sa soeur Caroline et le commandement de la garde consulaire. En 1801, Murat chassa de Rome les Napolitains et fut nommé gouverneur de Paris en 1804, avant de faire partie de la grande promotion des maréchaux de mai et de recevoir la dignité de prince d'Empire. Grand-duc de Berg en 1806, il fut envoyé en Espagne en 1808 et réprima durement la révolte populaire (2 et 3 mai). Proclamé roi de Naples et des Deux-Siciles en juill. 1808, il ne tarda pas à prêter l'oreille aux avances que lui firent les Alliés. Il participa néanmoins activement à la campagne de Russie, à la tête de la cavalerie ; Napoléon lui confia même le commandement de la Grande Armée en retraite. Murat abandonna son poste en janv. 1813 pour rentrer à Naples, mais rejoignit l'Empereur pendant la campagne de 1813. Il trahit finalement Napoléon en signant, le 11 janv. 1814, un traité avec l'Autriche et l'Angleterre, en vertu duquel il repoussa l'armée d'Eugène de Beauharnais. Pendant les Cent-Jours, Murat tenta vainement de soulever les patriotes italiens en faveur de Napoléon et fut finalement battu à Tolentino, le 2 mai 1815. Chassé d'Italie, il espéra reconquérir son royaume en débarquant en Calabre avec des partisans recrutés en Provence et en Corse, mais fut capturé et fusillé.

Murat, Joachim (La Bastide-Murat, près de Cahors, 1767-Pizzo, Calabre, 1815) ; maréchal de France et roi de Naples.

Sa rencontre en 1795 à Paris avec Bonaparte change le cours de la vie de ce fils d’aubergiste du Lot, passé du séminaire aux armées dès 1787. Bonaparte en fait son aide de camp et l’emmène avec lui en Italie, puis en Egypte. En maints combats, ce cavalier émérite justifie sa faveur par une bravoure devenue légendaire qui se manifeste notamment à Marengo. Son avancement est rapide, puisqu’il obtient le grade de général dès la campagne d’Italie. C’est lui qui le 18 Brumaire disperse par la force le Conseil des Cinq-Cents, assurant ainsi le succès du coup d’État. Devenu commandant de la garde consulaire en 1800, il épouse Caroline, la sœur cadette de Napoléon. Quatre ans plus tard, il reçoit le bâton de maréchal et en 1805, il est promu prince d’Empire. Après la guerre contre l’Autriche au cours de laquelle il s’illustre, il est fait en 1806 grand-duc de Berg et Clèves. Il gagne la sympathie de ses nouveaux sujets par sa clémence. A la suite de nouveaux exploits lors des campagnes conduites contre la Prusse et la Russie et en Espagne, il obtient en 1808 des mains de l’Empereur la couronne du royaume de Naples laissée vacante par l’accession de Joseph Bonaparte au trône d’Espagne. Il en modernise l’administration, abolit le système féodal et mieux que ses prédécesseurs gagne le cœur des Napolitains par ses manières directes et la splendeur de sa cour. Il ne connaît pas la même réussite dans sa lutte contre les Anglais qui contrôlent la Sicile. Il tend par ailleurs à s’émanciper un peu de la tutelle impériale, mais la guerre contre la Russie, où M. reçoit le commandement suprême de la cavalerie, vient estomper ces tensions. C’est lui qui commande la retraite de Russie. Tout en tenant tête à l’ennemi, il songe à son royaume et négocie avec l’Angleterre et l’Autriche. Il combat à Dresde, à Leipzig, regagne Naples le 24 octobre 1813 et signe le 11 janvier un traité avec l’Autriche. Après l’abdication de Napoléon, M. conserve son trône mais le gouvernement de Louis XVIII refuse de le reconnaître et Talleyrand se fait au congrès de Vienne l’artisan du retour de Naples à «son légitime souverain». En avril 1815, après le retour de Napoléon de l’île d’Elbe, il proclame à Rimini l’indépendance de l’Italie, mais ses armées, après avoir repoussé les Autrichiens jusqu’aux rives du Pô, sont anéanties et lui-même chassé de ses États. En tentant de débarquer de Corse en Calabre, il est capturé et fusillé le 13 octobre 1815.

Bibliographie : J. Tulard, Murat, 1983.

MURAT, Joachim (Labastide-Fortunière, 1767-Pizzo, 1815). Maréchal de France et roi de Naples sous le nom de Joachim Napoléon (1808-1815). Chef de la cavalerie de Napoléon Ier, d'un remarquable courage physique, il participa à toutes les grandes batailles napoléoniennes et fut comblé d'honneurs. Fils d'un aubergiste du Lot, il s'engagea dans l'armée en 1787 puis, officier en 1792, il seconda brillamment Bonaparte dans la répression de l'insurrection royaliste du 13 vendémiaire (octobre 1795) et devint son aide de camp, lors de la campagne d'Italie (1796). Il l'accompagna ensuite dans la campagne d'Égypte, s'illustrant brillamment à la bataille d'Aboukir (25 juillet 1799), ce qui lui valut le grade de général de division. Rentré en France avec Bonaparte, il prit part au coup d'État du 18 Brumaire et devint commandant de la garde consulaire. Époux de Caroline Bonaparte (1800), il fut comblé d'honneurs par Napoléon, celui-ci le faisant maréchal en 1804, grand amiral et prince d'Empire (1805), puis grand-duc de Berg et de Clèves (1806-1808). Envoyé en Espagne en 1808, il ordonna une terrible répression de l'insurrection populaire de Madrid (mai 1808). Devenu roi de Naples (juillet 1808), succédant à Joseph Bonaparte, il réalisa d'importantes réformes. Il s'entoura d'une cour brillante et s'enhardit à mener une politique personnelle. Appelé par Napoléon à prendre le commandement général de la cavalerie dans la campagne de Russie, il dirigea la Grande Armée dans sa retraite (décembre 1812) après le départ précipité de Napoléon pour la France. Cependant, en janvier 1813, Murat abandonna brusquement son poste au prince Eugène et regagna son royaume où il conspira avec l'Autriche, accompagnant pourtant Napoléon dans la campagne d'Allemagne de 1813, et s'illustrant encore à Dresde et à Leipzig. Afin de sauver sa couronne de Naples, il trahit une nouvelle fois Napoléon et signa avec l'Autriche et l'Angleterre un traité (janvier 1814) lui garantissant son royaume mais l'obligeant à fournir 30 000 hommes aux ennemis de l'Empereur. Abandonné de ses alliés, le congrès de Vienne ayant rendu le royaume de Naples aux Bourbons, Murat tenta de se rallier à Napoléon lors des Cent-Jours, et déclara la guerre à l'Autriche. Réfugié en Corse après Waterloo, il essaya de reconquérir son royaume. Débarqué avec quelques partisans en Calabre, il fut capturé, jugé, condamné à mort et fusillé.

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