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Mox-Pol Fouchet

Né en 1913 à Saint-Vaast-la-Hougue, Max-Pol Fouchet fait ses études au lycée et à la Faculté d’Alger puis à l’Ècole française d’Athènes. Professeur à Alger en 1939, il fonde la revue Fontaine qui jouera un grand rôle durant la guerre. Historien d’art, critique littéraire, grand voyageur, Max-Pol Fouchet est aussi un homme de télévision. Quel lecteur est Max-Pol Fouchet, quel déchiffreur de signes, de formes et de songes, ses articles, ses essais, ses émissions télévisées sur la littérature et sur l’art nous l’ont depuis longtemps appris. Mais la création restait sa part secrète, le lieu protégé de ses évidences intérieures. Et c’est bien de telles évidences que cristallisent ses poèmes : ainsi après la mort de sa première femme noyée dans un naufrage en 1942, il dit ensemble la mer, l’amour, la fusion avec la mort et le monde : « Aux récifs des fleurs tu perles en gemme / Tu es le sel de la mort où me voici / Viendra la date de miel enrubannée / Où je te pénétrerai dans le sel du monde / Où nous aurons pour lit la rondeur des larmes. » En 1976 seulement il publie son premier roman : la Rencontre de Santa Cruz. Livre d’aventures et d’imagination sans doute que cette histoire d’un intellectuel français dans une petite ville d’Amérique du Sud où il vit d’étranges amours et s’engage auprès des révolutionnaires sans pouvoir cependant partager leur tragique destin, mais livre où l’on reconnaît comme les échos de la vie de Max-Pol Fouchet. Le ton, les thèmes, les questions, les angoisses et jusqu’aux déceptions appartiennent bien à cet homme qui depuis quarante ans est toujours présent là où il s’agit de défendre la dignité de l’homme contre l’oppression et l’injustice. Et aux grandes pages où la prostituée indienne prend les dimensions d’une déesse inca, tout le savoir de l’ethnologue se mue en passion de poète.

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