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MOTEUR

MOTEUR, adj. et n.m. (lat. movere «mouvoir»). Qui donne mouvement (au sens général de passage de la puissance à l’acte). Le mobile est ce qui reçoit le mouvement (il était en puissance et le moteur le fait passer à l'acte). Un moteur peut lui-même être mû par un autre moteur : de ce point de vue, c'est un mobile qui doit passer de la puissance à l'acte. Une voie classique qui permet de reconnaître l'existence de Dieu (la première et la plus évidente) procède par la considération des mouvements et des moteurs : c'est celle qu'Aristote expose dans le livre VIII de sa Physique, et que reprend saint Thomas d'Aquin. Mouvement est pris en son sens fondamental (rappelé ci-dessus) ; le moteur est l'être qui actualise ; s'il est lui-même mû, il est en puissance de ce point de vue ; il lui faut un moteur qui l'actualise, etc. Il faut parvenir à un Premier Moteur qui soit Acte pur (moteur non mû) : immobile, inétendu. «Lorsqu'une série de moteurs et de mobiles sont ordonnés, c'est-à-dire qu'ils forment une série où chacun meut le suivant, il est inévitable que, si le premier moteur disparaît, ou cesse de mouvoir, aucun des suivants ne soit plus ni moteur ni mû ; c'est le premier moteur, en effet, qui confère à tous les autres la faculté de mouvoir» (GILSON, le Thomisme). C'est donc Dieu, Acte pur.

MOTEUR 1. — (n. m.) Ce qui est cause du mouvement ; pour Aristote, premier moteur ou moteur immobile : Dieu en tant que principe du mouvement. 2. — (adj.) Qui concerne le mouvement.

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