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MONTALEMBERT, Charles Forbes, comte de

Homme politique français. Il rejoignit Lamennais et Lacordaire dans le groupe de L'Avenir, journal des catholiques libéraux. En 1831, il ouvrit, avec Lacordaire et de Coux, une école catholique libre à Paris, ce qui lui valut d'être traduit devant la Chambre des pairs (où il venait d'entrer par la mort de son père) ; il y prononça, en faveur de la liberté religieuse, un discours retentissant qui le rendit célèbre. Catholique libéral et ultramontain, il fut à la Chambre des pairs un des chefs de l'opposition à la monarchie de Juillet, et prononça d'éloquents discours en faveur de la liberté religieuse, de la liberté de l'enseignement, des catholiques suisses, de l'indépendance de la Pologne... Proche des conservateurs après les journées de Juin (v.), il revint ensuite aux idées libérales de sa jeunesse : en 1863, il réclama dans un célèbre discours « l'Église libre dans l'État libre », et, lors du premier concile du Vatican, il se montra hostile à l'infaillibilité pontificale.
MONTALEMBERT, Charles Forbes, comte de (Londres, 1810-Paris, 1870). Journaliste et homme politique français. Il fut avec Lamennais et Lacordaire l'un des principaux représentants du libéralisme catholique en France. Montalembert adhéra au groupe des catholiques libéraux, et fonda avec Lamennais et Lacordaire la revue L'Avenir (1830). Malgré la condamnation du journal par Grégoire XVI, Montalembert refusa de rompre avec Rome et se sépara de Lamennais. Membre de la Chambre des pairs et chef des catholiques libéraux, il défendit les intérêts catholiques et la liberté d'enseignement. Élu après la révolution de Février 1848 à l'Assemblée constituante, il fonda, avec les orléanistes, le parti de l'Ordre, hostile aux progrès du socialisme. Toutefois, le caractère trop autoritaire du nouveau régime l'amena à rompre avec Napoléon III et à se retirer de la vie politique. Il ne cessera, jusqu'à sa mort, comme directeur du Correspondant (journal du catholicisme libéral), de défendre « l'Église libre dans un État libre ». Montalembert a laissé une Histoire de sainte Élisabeth ( 1836), une étude sur les Intérêts catholiques au XIXe siècle (1852) et Les Moines d'Occident depuis saint Benoît jusqu'à saint Bernard (1860-1867). Voir Falloux (Frédéric Albert).