Ml (étymologie)
Ml vient du latin médius (qui est au milieu). Dans médius l'è ouvert accentué suivi d'un yod (i, après la disparition du d) passe au son i et nous avons ainsi la forme mi qui entre en composition dans mi-clos, mi-chemin, etc. Mi constitue encore la première partie de mots aujourd'hui agglutinés comme midi, milieu, minuit, etc. La racine latine médius a donné naissance à de nombreux mots et par conséquent à de nombreuses descendances parallèles dont on trouvera ici quelques exemples, non limitatifs. Le mot média (francisé par son accent aigu) a fait une entrée en force avec l'introduction des techniques modernes de communication, en partant de l'anglo-américain mass media (moyens de communication de masse). Un multimédia ou un terminal multimédia associe un écran de télévision, un ensemble électronique, une télécommande, un magnétoscope, etc., intégrant sur un même support les sons, textes, images avec possibilité pour l'utilisateur d'intervenir dans le programme. L'unimédia est un «domaine créé par la convergence des médias numériques». La communication se fera par une écriture électronique nouvelle et unique. La médiane (ligne médiane) joint le sommet d'un triangle au milieu du côté opposé. Médianoche (de l'espagnol media noche) est l'autre nom de minuit. Un médiateur (latin mediator, de mediare = «s'interposer», verbe fait sur médius) est un «arbitre», un «conciliateur» qui s'interpose entre les parties en conflit pour faire la paix. Médiocre vient du latin mediocris = «modéré», «ce qui se tient dans un juste milieu (médius)». Le mot a pris un sens péjoratif qu'il n'avait pas étymologiquement : une fortune médiocre peut être très suffisante. Médium (terme musical, sur le neutre latin medium) = «registre des sons entre le grave et l'aigu». Un médium est «réputé pouvoir servir d'intermédiaire entre les humains et les esprits». Ces mots sont du latin francisé par l'accent aigu. Ils peuvent recevoir le s, marque du pluriel. Médius désigne le «doigt du milieu». Dans d'autres mots, la racine latine médius est parfois sensiblement modifiée mais elle n'en existe pas moins. Ainsi moitié vient de medietas (génitif : medietatis) fait sur médius. Dans le cas régime me(d)i(e)tate(m) l'e initial s'est combiné avec un yod (i) pour produire le son noté oi, en passant par l'intermédiaire meitié. Le mot a donné également naissance en français du Moyen Age à l'adjectif moiteen, devenu aujourd'hui mitoyen (dérivé : mitoyenneté). Sur meitié (avant son aboutissement à la forme moitié) a été formé le mot métayer (exploitant qui s'acquitte envers un propriétaire en partageant par moitié les productions); d'où métayage et métairie. Dans un bateau à voile, la misaine (italien mezzana, féminin) désignait autrefois la « voile moyenne ». Le mot correspond au catalan mitjana et l'on trouve en ancien français des formes mizenne et migenne, à rapprocher de l'adjectif français moderne moyen sur medianus, tiré de médius (dérivés : moyenne, moyennant). Enfin moelle remonte au latin medulla (ce qui est au cur, au milieu (médius} de l'os) passé en ancien français à la forme meole devenue moele par transposition sous l'influence du suffixe -ele/-elle. Les deux l ont été rétablis graphiquement et la prononciation est devenue [mwa/]. L'adjectif médullaire (formation savante sur l'adjectif latin dérivé medullaris) retrouve la racine latine. Voir encore mèche, mezzanine dans l'article mèche.