Métaphore (nom fém.)
Métaphore (nom fém.)
Procédé par lequel on substitue un terme à un autre pour produire une image. Dans sa forme, la métaphore correspond à une comparaison dans laquelle on aurait supprimé le terme comparatif (comme, ainsi que...).
Exemple
Usant à l’envi leurs chaleurs dernières, Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux, Qui réfléchiront leurs doubles lumières Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux. (Charles Baudelaire, les Fleurs du mal, «la Mort des amants».)
Commentaire
La métaphore révèle la face cachée du monde en soulignant des analogies profondes entre les êtres et les choses. Très expressive, elle permet de donner corps à des idées et de traduire visuellement des sensations ou des sentiments. Procédé inépuisable d’enrichissement de la langue, elle s'accompagne d’effets poétiques et dramatiques qui éveillent chez le lecteur des émotions fortes.
♦ métaphore filée Métaphore qui se déploie et se développe dans une série d’images complémentaires. Exemple Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils; Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage. Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. Voilà que j'ai touché l'automne des idées, Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées. Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. (Charles Baudelaire, les Fleurs du mal, «l’Ennemi».) Commentaire La métaphore filée met en place une idée par un réseau d’images concordantes qui s’enchaînent et s’amalgament les unes aux autres, comme autant d’éléments d’un décor. Prolifération de la métaphore dont elle multiplie la richesse évocatrice, elle fait une forte impression sur le lecteur.Liens utiles
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