MÉDITATION
MÉDITATION, n.f. ♦ 1° Réflexion, examen, analyse précise. Par exemple, les Méditations métaphysiques de Descartes. ♦ 2° Sens religieux. Réflexion sur un sujet religieux, ou sur un mystère, dans l’intention de s’en pénétrer. Elle est plus ou moins recueillie, profonde et tournée vers la prière. À la limite, l’aspect discursif et réflexif tend à s’amenuiser pour laisser la plus grande place à la prière, surtout d'adoration, portée par un acte spirituel simple : l’oraison (les états mystiques sont différents).
méditation
Titre de certaines œuvres philosophiques, religieuses ou poétiques.
Commentaire La méditation ne constitue pas un genre. On connaît les Méditations métaphysiques de Descartes, celles de Bossuet « sur l'Évangile ». En poésie, chez Lamartine par exemple, la méditation est une interrogation lyrique, un épanchement mystique qui s'inspire de la nature environnante pour traduire les mouvements de Pâme.
Citation La poésie sera de la raison chantée, voilà sa destinée pour longtemps ; elle sera philosophique, religieuse, politique, sociale, comme les époques que le genre humain va traverser ; elle sera intime surtout, personnelle, méditative et grave ; non plus un jeu de l'esprit, un caprice mélodieux de la pensée légère et superficielle, mais l'écho profond, réel, sincère, des plus hautes conceptions de l'intelligence, des plus mystérieuses impressions de l'âme. (Alphonse de Lamartine, Des destinées de la poésie, 1834, in Œuvres complètes, éd. de 1850, tome I.)
méditation, réflexion profonde. — Elle n'est pas seulement un procès de connaissance, mais l'histoire spirituelle d'une personnalité; c'est en ce sens que la méditation est d'abord une réflexion sur soi : elle associe le progrès de notre connaissance de la vérité avec l'histoire d'un esprit humain. Les Méditations métaphysiques de Descartes (1641), les Méditations cartésiennes de Husserl (1937) se fondent sur ce principe que toute réflexion rigoureuse est une réflexion « immanente » à soi.
MÉDITATIONS MÉTAPHYSIQUES, par Descartes (1641), dont le titre complet est : Méditations touchant la philosophie première, où l'on démontre l'existence de Dieu et la distinction réelle entre l'âme et le corps de l'homme. Le philosophe commence par douter de tout, afin de ne recevoir pour vrai que ce qu'il connaît clairement et distinctement être tel. Sa première certitude porte sur l'acte même de douter, qui est un acte de penser. C'est ainsi que la pensée est le premier objet de connaissance véritable. Or, « Je pense, donc je suis ». Descartes examine ensuite toutes les idées qu'il se trouve posséder en son esprit : il relève en particulier l'idée de l'infini, dont le sujet humain ne peut être l'auteur; cette idée, qui, en fait, nous dépasse, est le signe tangible d'une réalité, qui elle-même nous dépasse, de Dieu. La certitude de Dieu est donc la seconde de nos connaissances vraies. De l'idée même de Dieu, de sa toute-puissance et de sa bonté, le philosophe déduira la véracité de toutes nos connaissances naturelles : sensibles (perceptions du monde) et même sensorielles (perceptions de notre corps). Les Méditations donnent donc les principes d'une physique et d'une médecine, fondées sur la connaissance de la vérité.
MEDITATION (n. f.) 1. — Action de préparer ou de projeter quelque chose ; en rhétorique class., préparation des éléments d’un discours. 2. — Application suivie de l’esprit à un objet quelconque : en part., réflexion sur soi du sujet pensant (Descartes, Husserl) ; le terme a parf. une connotation religieuse.
Liens utiles
- méditation cartésiennes, husserl
- Dans La Religieuse "Diderot se livre à ce qu'il nomme lui-même une effroyable satire des couvents, mais cette volonté polémique ne vaudrait que pour l'anecdote s'il n'y développait une véritable méditation sur les méfaits de la solitude et sur les effets pervers de la violence que l'homme exerce contre la nature et contre lui-même- spirituellement par le fanatisme, physiquement par la répression systématique des besoins du corps". Dans quelle mesure ce propos de Pierre Lepape (Diderot
- « ... il n'y a poésie qu'autant qu'il y a méditation sur le langage, et à chaque pas réinvention de ce langage. Ce qui implique de briser les cadres fixes du langage, les règles de la grammaire, les lois du discours. C'est bien ce qui a mené les poètes si loin dans le chemin de la liberté, et c'est cette liberté qui me fait m'avancer dans la voie de la rigueur, cette liberté véritable. » Louis Aragon. Vous analyserez et discuterez ces propos en vous appuyant sur des exemples précis.
- méditation, n.
- Introduction à la 2éme méditation métaphysique