Databac

MAYNARD François de

MAYNARD François de 1582-1646 Toulousain d’origine, avocat, secrétaire de la fameuse reine Margot, à l’hôtel de Sens, il devient, vers 1606-1607, le disciple de Malherbe. Vers la fin de sa vie, il trie soigneusement ses poèmes pour donner un recueil de ses Œuvres où prédominent les petites formes (sonnet) et qui illustre ses conceptions poétiques: solidité du vers et de la strophe, lyrisme tempéré et confidentiel.

MAYNARD François. Poète français. Né à Saint-Céré, près de Toulouse, à la fin de l’année 1582, mort à Aurillac (Cantal) le 23 décembre 1646. Fils d’un digne conseiller au Parlement de Toulouse, il dut se destiner à la magistrature. En 1605, il devint secrétaire de Marguerite de Navarre, alors divorcée d’avec Henri IV. S’étant posé d’emblée en disciple de Malherbe, il eut l’occasion de se signaler par des vers d’un goût exquis. Bien fait de sa personne et croyant avoir ce qu’il fallait pour réussir, il reprit sa liberté en 1607, et se mit à fréquenter Saint-Amant, Colletet, Théophile et autres poètes de renom. En 1608, il épousa Gaillarde de Boyer : grâce à sa dot, il put sans peine s’installer au présidial d’Aurillac. Mais, ayant peu de goût pour la vie de province, il résolut, au bout de dix ans, de laisser les fonctions de sa charge à l’un de ses subdélégués, et revint se fixer à Paris. Il fit paraître Le Philandre en 1613 — mais cette œuvre a également été attribuée à un certain François Ménard, avocat au Parlement de Toulouse. De ce fait, il s’acquit un certain renom auprès de tous les beaux esprits de la capitale. Devenu l’ami de Gomberville, de Boisrobert et de Scarron, il put bientôt se faire présenter au cardinal de Richelieu. En 1632, il fut admis à l’Académie Française. Ambitieux, il s’y montrait assidûment et intriguait à l’avenant. Bien qu’il fût loin d’avoir à se plaindre de la fortune, il avait pris l’habitude, en effet, de solliciter sans cesse : car, ayant déjà huit enfants, il trouvait fort insuffisante sa charge de président au présidial d’Aurillac. En 1634, il fit un voyage à Rome, en qualité d’attaché de François de Noailles, comte d’Ayren, ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Là, s’étant lié avec le cardinal Bentivoglio, réputé pour son esprit, il fut fort bien traite par le pape Urbain VIII. Mais ayant déplu, peu après, à son supérieur, il perdit sa place et, par contrecoup, tout crédit auprès de Richelieu. De retour en France, il n’en fut pas moins repris par le désir de briller à la cour, et il se mit de plus belle à encenser, selon ses propres termes, les idoles du jour. Mais, comme il se montrait par trop quémandeur, il en fut toujours pour ses frais. De guerre lasse, il résolut de se replier à Aurillac sans esprit de retour (1640). Plus que tout autre poète français, May nard incarne ce genre d’échec assez vulgaire qu’est l’ambition mal satisfaite. Son œuvre, heureusement, vaut mieux que sa vie. Il fut peu goûté de son temps parce qu’il refusait de donner dans le goût précieux. Le meilleur disciple de Malherbe, il a plus d’une fois dépassé son maître par des réussites d’une aisance remarquable, qui demeurent des modèles du genre. Outre le poème de Philandre déjà mentionné, il a laissé des Epigrammes (1646), des Odes (1646) et des Poésies (1646). On possède enfin de lui une très belle collection de Lettres (1653).

♦ « De son temps, le voisinage altier de Malherbe l'avait un peu relégué; mais, aujourd’hui, de bons juges estiment qu’il a, plusieurs fois, dépassé son maître, par des réussites d’une inoubliable beauté. » Henri Mondor.

Liens utiles