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Marx et le travail

« Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l’homme et la nature. L’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle. Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il les met en mouvement, afin de s’assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie... Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail où il n’a pas encore dépouillé son mode purement instinctif. Notre point de départ, c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue des l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa. volonté. »

MARX

DIRECTIONS DE RECHERCHE

• Que signifie « l’homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d’une puissance naturelle »?

• « Le travail » dont il est question au début du texte est-ce un travail qui subsiste encore dans nos sociétés ?

• Qu’est-ce qui distingue « le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme » du « travail » animal ? — Et de la forme de travail dont il est question en début de texte?

• Que signifie ici idéalement ? — Le terme « imagination » est-il bien choisi ? — Si oui en quel sens?

• Que signifie « qui détermine comme loi son mode d’action » ?

• On sait que Marx se réclame du matérialisme (du moins historique). Ce texte permet-il de préciser le matérialisme de Marx ? (Cf. le terme conscience).

• En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosophique?

• Le travailleur dont il est question est-ce nécessairement le travailleur individuel ou « le travailleur collectif » (dont parle Marx dans d’autres textes)?

• Se reporter à d’autres textes de Marx sur le travail. — S’agit-il d’une position « réductrice » de l’activité philosophique? — En quoi « ces humeurs » sont-elles les plus subtiles ? les plus précieuses ? Pouvez-vous donner des exemples? Est-ce toujours le cas?

• En quoi ce texte présente-t-il un intérêt proprement philosophique ?

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