Marcel Brion
Marcel Brion naît en 1895 à Marseille. Comme son père, il sera avocat à Marseille (1920-1924). Mais bientôt il voyage, se consacre à l’histoire et à l’histoire de l’art, publie ses premiers essais en 1928 et son premier roman en 1943. Il est élu à 1’Académie française en 1964.
On s’étonne que Marcel Brion soit marseillais. La lecture de son œuvre porte à l’imaginer fils de Belgique, comme Franz Hellens, ou d’une Alsace romantique, comme Marcel Schneider. L’essayiste qui, dans l’entre-deux-guerres, s’intéressait aux figures les plus étranges ou les plus barbares du haut Moyen Age (Attila, Alaric, Théodora) ou aux fastes renaissants d’un Laurent le Magnifique, qui décryptait les énigmes dans la peinture de Hieronymus Bosch, ne pouvait, abordant le roman, qu’être de plain-pied avec le fantastique. Ses premiers titres alors (Un enfant de la terre et du ciel, le Château d’ombres) disent bien son appartenance à une tradition et son souci constant de passer de l’autre côté du miroir. Tandis qu’il écrit ses grands romans, où les rencontres ont valeur de signe, où les décors, forêts, villes anciennes, mais aussi bien baraque foraine dans les Miroirs et les gouffres, ouvrent sur de singulières aventures, où les objets sont comme les clés du passé ou d’un savoir occulte, Marcel Brion se fait l’historien de l’art fantastique et l’analyste passionné des romantiques allemands. Versant critique, versant romanesque : l’unité de l’œuvre tient en ce qu’elle se voue à l’image et à l’imaginaire.
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