MANIE

MANIE, n.f. (gr. mania «folie»). ♦ 1° Sens propre. État pathologique d'excitation euphorique démentielle ; souvent suivi de dépression. ♦ 2° Trouble mineur de la conduite dans lequel une tendance est ressentie comme irrésistible (kleptomanie, dipsomanie, mégalomanie, c'est-à-dire impulsion à voler, à boire, à se croire supérieur ou à se vouloir richissime). ♦ 3° Sens vulgaire. Habitude invétérée et tyrannique, surtout au jugement d'autrui (on appelle manies les habitudes d'autrui).

manie, état d'excitation psychomotrice et d'exaltation psychique, accompagné de bavardage incoercible, d'euphorie et de turbulence. Plaisantant continuellement, sautant du coq à l’âne, s'agitant tapageusement, trouvant mille raisons de rire, le maniaque semble heureux de vivre et de se donner en spectacle. Ses appétits alimentaires et sexuels sont exagérés, sa force physique augmentée. Cet état serait d’origine constitutionnelle, mais des facteurs affectifs (deuil), des intoxications (alcool, cocaïne...), des infections (encéphalites) sont susceptibles de le provoquer. L’excitation maniaque nécessite l’isolement dans un centre hospitalier spécialisé et une chimiothérapie (neuroleptiques). On voit que la manie n’a rien de commun avec les bizarreries et les petits travers (langage précieux, jeux de mots...) que, dans le langage courant, on désigne de ce nom.

manie, surexcitation générale, avec périodes d'agitation et de délire. — On voit qu'en son acception rigoureuse le terme n'a rien à voir avec le sens d'« habitude étrange », dans lequel il est couramment employé. La manie est, très exactement, une psychose maniaco-dépressive, caractérisée par une exaltation de l'humeur que rien ne justifie. Les troubles « maniaques » se caractérisent ; 1° par une conscience euphorique, avec joie morbide, plaisanteries continuelles, jeux de mots, coq-à-l'âne, etc.; 2° par une expansivité sans aucune retenue; 3° par une versatilité de l'humeur, qui peut passer de l'euphorie à la colère ou au découragement en l'espace de quelques minutes.