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Macédoine, région du nord de la Grèce, confinant à la Thrace, à la Paeo-nie, à l’Illyrie, à l’Épire et à la Thessalie.

Macédoine, région du nord de la Grèce, confinant à la Thrace, à la Paeo-nie, à l’Illyrie, à l’Épire et à la Thessalie.
Elle possédait une ouverture sur la mer Égée. Elle était arrosée par le Strymon, l’Axios et l’Haliacmon ; une grande partie de la Macédoine était couverte de montagnes, dont la plus haute de Grèce, l’Olympe, qui la séparait de la Thessalie. Elle possédait par ailleurs des plaines, parfois marécageuses, où se pratiquait l’élevage, surtout celui des chevaux, et ses forêts lui étaient une autre source de richesses. Ses deux grandes régions étaient la Piérie, vallée de l’Haliacmon, et l’Émathie, vallée de l’Axios. « Émathie » aurait été son nom primitif, puis elle fut appelée « Macédoine », du nom d’un chef émathien, Macédon, qui aurait vécu vers le XIVe s. av. J.-C. La contrée fut occupée dès le début du néolithique (VIIe millénaire) par une population dont la culture se rattachait à celle des régions du sud du Danube et elle vécut pendant des siècles hors de tout contact avec le monde égéen ; cependant, il semble que sa civilisation ait alors constitué un ensemble avec les cultures contemporaines de la Thrace et de la Thessalie. La tradition de Macédon nous conserve peut-être le souvenir des premiers contacts de la contrée avec les Mycéniens. Sans doute les bandes doriennes étaient-elles passées par la Macédoine pour descendre vers le sud, et ce serait à leur présence qu’on doit la tradition selon laquelle le royaume de Macédoine aurait été fondé par des Héraclides venus d’Argos, soit Perdiccas, fils de Téménos, soit Caranos, qui, en 796 av. J.-C., aurait fait d’Édesse la capitale de son nouveau royaume. Bien que la question ait été passionnément discutée, il n’y a pas de doute que les Macédoniens ont appartenu à la famille hellénique. On ne sait que peu de chose de la période archaïque, sinon que les rois héraclides conquirent la Piérie et s’installèrent à Aigai, d’où ils soumirent la Mygdonie. La monarchie était héréditaire, mais il n’y avait guère de lois de succession, et la noblesse guerrière exerçait sans cesse sa pression sur ce royaume de caractère féodal et archaïque. Les chronologistes anciens nous ont laissé la liste des rois de Macédoine dont on n’a souvent que des noms jusqu’à Alexandre Ier, qui régna au moment des guerres Médiques (v. 500 av. J.-C.). Voisins des rois de Perse, les Macédoniens leur ont obéi contre leur gré, se libérant de leur tutelle lorsqu’ils le pouvaient. Archélaos, qui succéda à Perdiccas II en 429 av. J.-C., fut le premier grand souverain ; il transporta sa capitale à Pella, construisit des routes, frappa monnaie, accueillit à sa cour des poètes et des artistes, comme Euripide et Zeuxis, s’allia avec Athènes. II fut assassiné (399 av. J.-C. ?) et une période d’anarchie suivit son heureux gouvernement. En 396 av. J.-C., Amyntas III fut placé sur le trône avec l’aide de Sparte. Son fils, Alexandre II, qui lui succéda en 370 av. J.-C., mourut l’année suivante. Après l’interrègne de Ptolémée Alorite, Perdiccas III essaya de rétablir l’ordre en 366 av. J.-C., mais il mourut sept ans plus tard dans un combat contre les Illyriens ; la Macédoine était à la veille de la dislocation lorsque Philippe II redressa sa fortune, tandis que son fils Alexandre III le Grand conduisait le nom des Macédoniens à la plus haute destinée. À la mort de ce dernier, Philippe Arrhidée, son demi-frère, et Alexandre Aigus, le fils qu’Alexandre avait eu de Roxane, furent proclamés rois par l’armée macédonienne ; Aigus eut pour tuteurs successivement Perdiccas, Antipatros, Polysperchon (qui laissa Olympias, mère d’Alexandre le Grand, assassiner Arrhidée et ses partisans [317 av. J.-C.]), et enfin Cassandre, qui se rendit maître de la Macédoine et fit périr Aigus et sa mère (311 av. J.-C.) avant de se déclarer roi (306 av. J.-C.). À la mort de celui-ci, son fils Philippe IV régna quelques mois (296), puis se succédèrent Démétrios Poliorcète, Pyrrhos, Lysimaque, Séleucos Nicatôr, Ptolémée Céraunos, lequel était fils de Ptolémée Sôter —► Lagides; il s’empara du trône en 281 av. J.-C., mais fut tué par les Celtes qui envahirent la Grèce en 279 av. J.-C.. Antigonos Gonatas, après avoir disputé à Pyrrhos le trône de Macédoine, y installa définitivement sa famille à partir de 273 av. J.-C.. Ses successeurs, Démétrios II (242-232), Antigonos Doson (232-221), Philippe V (221-178), eurent des démêlés avec les symmachies grecques (achéenne, étolienne). Malgré l’activité débordante de Philippe V pour dominer la Grèce, son inimitié avec les Romains lui fut fatale. Il s’était allié avec les Carthaginois et avait envoyé un contingent à Hannibal. Après la victoire de Zama (202 av. J.-C.), les Romains lui déclarèrent la guerre ; il résista aux légions de Sulpicius et de Villius, mais Flamininus le défit à Cynoscéphales (197 av. J.-C.), le dépouilla de sa flotte et de ses conquêtes et ne lui laissa que la Macédoine. Son second fils, Persée, lui succéda en 179, après qu’il eût poussé son père à tuer son frère aîné Démétrios, protégé des Romains, et se prépara aussitôt à la guerre ; on envoya contre lui les consuls Licinius et Hostilius qu’il repoussa. Paul Émile le battit à Pydna (168 av. J.-C.). Il se réfugia à Samothrace, puis se livra et alla mourir à Albe. Les Romains divisèrent la Macédoine en quatre provinces et lui imposèrent un tribut. En 152 av. J.-C. un aventurier d’Adramyttion, Androniscos, se fit passer pour le fils de Persée et se fit proclamer roi de Macédoine. Soutenu par les Thraces et les Macédoniens, il battit Juventius Thalna, puis fut vaincu par Cæcilius Métellus à Pydna et mis à mort en 147 av. J.-C. La Macédoine sera alors définitivement une province romaine.

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