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LOISIR

LOISIR, n.m. Temps laissé libre, absence d'occupation obligatoire. « Je me tiendrai toujours plus obligé à ceux par la faveur desquels je jouirai sans empêchement de mon loisir, que je ne serais à ceux qui m'offriraient les plus honorables emplois de la terre » (DESCARTES, Disc., vi). L'usage que l’on fait du loisir révèle la valeur spirituelle d'un être.

LOISIR

Défini par Littré comme l’« état dans lequel il est permis de faire ce qu’on veut », le loisir suppose également un espace de temps libéré des contraintes sociales - ce qui n’est pas le cas ni des sociétés archaïques soumises aux fêtes et aux rites collectifs, ni des sociétés agraires où se mêlent réjouissances et activités de travail.

♦ S’exerçant en dehors du temps de travail - P. Lafargue, le gendre de Marx, ne revendiquait-il pas en 1883 le droit à la paresse ? -, le loisir inséparable de l’autonomie individuelle possède un caractère de désintéressement capable de procurer une satisfaction favorable à l’épanouissement de la personnalité, comme ce fut le cas en Grèce où les philosophes le confondaient avec l’oisiveté - à l’égard des tâches serviles -, propice à la réflexion et à la sagesse. Les humanistes du Moyen Age et de la Renaissance poursuivirent d’ailleurs le même idéal.

La société postindustrielle actuelle, en augmentant le temps soustrait au travail, donne au loisir une importance et une dimension nouvelles, à telle enseigne que les sociologues se croient autorisés à parler d’une civilisation des loisirs. Mais on peut se demander si les normes de la société économique ne risquent pas de dénaturer le loisir en lui ôtant sa part d’indispensable liberté, dans la mesure où s’impose l’idée de l’homme selon le modèle du producteur, du consommateur, de l’homme affairé - c’est-à-dire sans loisir authentique précisément !

loisir, temps disponible en dehors du travail, des occupations habituelles. — Le problème des loisirs nécessaires se pose depuis la Révolution : depuis la suppression des corporations (qui imposaient à leurs membres des règles limitant le travail) et des fêtes religieuses; depuis que la libre discussion entre patrons et ouvriers préside à la détermination des conditions de travail. La conséquence en fut la disparition quasi totale de tout loisir pour les classes populaires. Le machinisme, le désir forcené de produire, la concurrence imposèrent un rythme de travail ne laissant point de place au loisir, à peine au repos physiologique. Or, la division du travail, la monotonie des tâches parcellaires ont un effet démoralisant indéniable. Le loisir devient alors nécessaire, essentiel à l'équilibre des hommes, qui cherchent, comme l'a montré Fried-mann, à réaliser dans les loisirs toute une partie d'eux-mêmes dont ils ne peuvent trouver l'emploi dans leur vie professionnelle. Certains sociologues ont même souligné que le loisir était amené à prendre la place du travail sur la voie de l'épanouissement humain, au point que les activités considérées comme secondaires pourraient devenir essentielles. C'est la tâche de la Direction des arts et des lettres au ministère des Affaires culturelles et du haut-commissariat à la Jeunesse et aux Sports de promouvoir les meilleures formes de loisirs, capables d'élever la culture des hommes ou de les régénérer physiquement.

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