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LOGICISME

LOGICISME, n.m. Tendance à privilégier, voire à absolutiser la logique. ♦ 1° Logicisme philosophique. Doctrine systématique constituée par pur raisonnement, à partir de termes abstraits (définis par l'esprit souverain du philosophe). Se trouve, sous des formes différentes, chez le jésuite espagnol Suarez (1548-1617), qui part du « quelque chose » en général ; chez le commentateur allemand de Leibniz, Wolf (1679-1754), qui accentue à l'extrême une tendance déjà forte chez Leibniz ; chez Hegel (1770-1831). ♦ 2° Logicisme strict. Opposé à « psychologisme ». La logique est indépendante de la psychologie, et c'est cette dernière qui, pour ce qui concerne la pensée, résulte de lois logiques ; cette position est celle de Husserl. ♦ 3° Logicisme épistémologique. Toutes les relations mathématiques sont réductibles à de pures relations logiques, dont on doit donc pouvoir les déduire, sans devoir faire intervenir de matière, ou de considération extra-logique. Doctrine liée au formalisme et opposée à l'intuitionnisme.

LOGICISME, LOGIQUE Au sens le plus général, la logique est la science qui prend pour objet l’étude des jugements en tant qu’ils s’appliquent à la distinction du vrai et du faux. ♦ Dès Aristote, la logique formelle (ou classique) détermine quelles sont, parmi les opérations de l’esprit (formations des concepts, des jugements, des raisonnements), celles qui sont valides, indépendamment de leur contenu et en vertu de leur seule forme. Elle étudie en conséquence leurs propriétés, leurs modes d’enchaînement, leurs conditions d’implication ou d’exclusion. Elle est bivalente, c’est-à-dire qu’elle ne connaît, en se fondant sur le principe du tiers exclu, que deux valeurs de vérité : le vrai et le faux. ♦ On nomme ultérieurement logique symbolique la construction (de Leibniz à Hilbert ou Russell) de systèmes hypothético-déductifs fondés sur des axiomatiques et des règles strictes régissant l’utilisation de symboles abstraits (désignant des objets ou des opérations). Un tel système, dans la mesure où il reste rigoureusement formel, échappe aux équivoques du langage ordinaire ainsi qu’à tout apport intuitif : il constitue une langue artificielle dont les formes correspondent aux seules exigences logiques. Les logiques symboliques sont plurivalentes lorsqu’elles admettent d’autres valeurs de vérité que les seuls vrai ou faux (par exemple : aléatoire, possible, impossible...). ♦ Kant nomme logique transcendantale la « science de l’entendement pur et de la connaissance rationnelle par laquelle nous pensons des objets tout à fait a priori ». ♦ Toute doctrine accordant à la logique une place prépondérante est appelée logicisme : en mathématiques, lorsqu’on essaie d’en reconstruire l’ensemble par la seule logique formelle (par exemple, chez Leibniz ramenant tout au principe d’identité) notamment sous la forme d’un système hypothético-déductif fondé sur une axiomatique stricte (Hilbert, Russell*) ; en philosophie, lorsqu’on entend préserver la logique de toute intervention de la psychologie (par exemple, chez Husserl).