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LINOS

LINOS. Musicien qui fit l’objet de plusieurs légendes différentes imaginées pour expliquer l’origine du chant des moissonneurs, l'ailinon, qu’on interpréta comme ai Linon, «pauvre Linos ! ». Ce chant est généralement considéré comme une complainte pour la mort de l’année écoulée, et dérive peut-être du phénicien ai lanu, «pauvres de nous!». La première légende, originaire d’Argos, fait de Linos le fils de Psamathé, une princesse argienne, fille du roi Crotopos. L’enfant avait pour père Apollon. A sa naissance, sa mère l’abandonna et il fut dévoré par les chiens de Crotopos. (Dans une autre version, il fut sauvé et élevé par des bergers.) Apollon envoya alors une peste ravager la ville ; Crotopos finit par en découvrir la cause et, pour apaiser le dieu, il institua la coutume de chanter cet hymne funèbre chaque année, à la mémoire de l’enfant. Selon certains, Crotopos tua Psamathé en apprenant la naissance de l’enfant. On racontait aussi que la peste envoyée par Apollon avait exterminé tous les enfants d’Argos. D’après une autre légende de la Grèce centrale, Linos était le fils d’Amphimaros et de la nymphe Uranie et fut tué par Apollon pour avoir prétendu chanter aussi bien que le dieu; telle est l’origine du chant de Linos, que l'on chantait en souvenir de sa mort. Il passait aussi quelquefois pour le fils d’Apollon ou d’Oeagre et d’une Muse. On lui attribuait l’invention de l’harmonie et l’importation de l’alphabet phénicien en Grèce ; on disait aussi qu’il avait essayé d’enseigner à Héraclès le jeu de la lyre. Selon cette tradition, il tenta un jour de châtier l’adolescent, mais celui-ci l’assomma avec la lyre, le tuant sur le coup. A Thèbes, il passait pour un fils d'Isménios et aurait enseigné la musique à Thamyris et à Orphée.

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