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Les textiles dans l'antiquité

textiles. La laine était le textile le plus couramment utilisé. L’élevage des moutons se pratiquait sur presque tout le pourtour de la Méditerranée. Cependant, certaines régions étaient réputées pour leurs laines. Celles de l’Attique étaient parmi les plus célèbres, avec celles de Mi-let. En Achaïe, Pellène produisait des laines particulièrement fines et, en Asie Mineure, les laines de Laodicée, aussi fines que celles de Milet, d’une belle teinte noire naturelle, étaient appelées coraxine. La Gazélonitide, proche du Pont, possédait des moutons donnant la laine « hypodiphthère », particulièrement douce et moelleuse. La laine, travaillée d’abord par les femmes de chaque maison, engendra rapidement toute une industrie qui fit la richesse de certaines cités. Elle était plus particulièrement utilisée pour la fabrication des vêtements et des tapis. Le lin était surtout cultivé en Orient : Égypte, Babylonie, Colchide, Asie Mineure, Chypre; en Grèce, on en produisait en Élide, en Thrace, en Macédoine, en Crète ; on en trouvait aussi en Sicile et en Grande-Grèce. La partie de la plante, proche de l’écorce, appelée stupa (« étoupe ») chez les Latins, servait à faire les mèches des lampes à huile ; les fibres intérieures étaient tissées; on en fabriquait des filets, des cordes et des cordages, des voiles pour les navires et, d’autre part, des tissus de luxe, souvent d’une grande finesse. Le chanvre, cultivé à l’époque d'Hérodote (Ve s. av. J.-C.) chez les Scythes et les Thraces, était surtout produit en Asie Mineure, et plus particulièrement en Carie ; il ne fut introduit en Grèce qu’à l’époque romaine. Il servait à la fabrication des cordages et des filets. Le coton est originaire de l’Inde ; les Grecs lui donnaient le nom de lin ou de laine, et appelaient le cotonnier (Gossypium herbaceutn) « arbre à lin » ou « à laine ». Il est mentionné par Hérodote. Les Indiens en faisaient une toile d’une trame très fine et y taillaient leurs vêtements. Il semble que les Grecs ne l’aient guère utilisé ; seuls les Macédoniens s’en servaient pour bourrer leurs matelas et leurs selles à bâts. La soie ne semble avoir été importée qu’à l’époque romaine. Cependant, Aristote signale les étoffes fabriquées avec du fil de chenilles; malgré cette remarque, les Grecs crurent très longtemps qu’elle provenait de l'écorce de certains arbustes. Il est pourtant possible que l’étoffe appelée byssos par les Grecs ait été tissée, dans certains cas, à base de soie. Cela paraît certain pour la bysse dont parle Strabon, faite avec des fils des sêres ; sêre est le nom grec du ver à soie, et l’emploi de ce mot au pluriel désigne l’étoffe tissée avec des fils de soie. Selon Strabon, cette bysse était utilisée aux Indes. La bysse qu’on employait en Grèce était un tissu très fin et délicat, blanc à l’état naturel et teint en général en pourpre ou en jaune d'or. Pausanias nous apprend que la bysse d’Élide était moins jaune que celle des Hébreux. Les principaux ateliers de tissage de la bysse étaient situés à Patras, dont c’était une des richesses. L’île de Cos était aussi réputée pour un tissu très fin, souvent même un voile, comme il semble que la bysse l’ait été parfois. D’autres cités étaient encore réputées pour leur industrie textile ; Mégare fabriquait en grand nombre les vêtements destinés aux petites bourses, les éxomis chiton. Milet vendait cher ses tissus de pourpre et ses tapis, et Corinthe s’était spécialisée dans la fabrication des couvertures, des rideaux et des tapis.

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