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Les repas dans la Grèce antique

À l’époque homérique, on prenait trois repas : l'ariston, repas léger au lever; le deipnon, repas pris au milieu du jour et le plus copieux; le dorpon, souper. La viande était préparée par le maître de maison et ses serviteurs ; on invoquait les dieux avant d’égorger l’animal, on le préparait aussitôt et on le mettait à la broche ; le maître de maison offrait leurs parts aux dieux, faisait des libations de vin pur et on mangeait la viande avec une galette de blé ou d’orge, les hôtes ayant droit à la meilleure part. On mangeait assis. Les femmes pouvaient assister au repas, mais elles ne semblent pas y avoir pris part; elles mangeaient de leur côté dans le gynécée. À l’époque classique, on continua de prendre trois repas : au lever, l'acratismos, composé de pain trempé dans du vin, et de figues ; à midi, l'ariston, collation sommaire, contrairement à celle de l’époque homérique ; le soir, le deipnon, pris vers la tombée de la nuit, et qui devint le principal repas. L’après-midi était parfois coupé par une collation, l’hesperisma. Les hommes mangeaient étendus sur des lits, devant lesquels on dressait de petites tables; les femmes et les enfants mangeaient assis, soit dans le gynécée, soit avec les hommes de la famille. En Crète, dans la Macédoine primitive, tous les convives étaient assis et il est certain que cette coutume de s’étendre pour prendre les repas n’était que peu suivie dans les campagnes, surtout chez les pauvres cultivateurs et les bergers. Les mets étaient servis en portions toutes préparées pour chaque convive, dans des plats en général en bois ou en terre cuite, car les vaisselles en matières précieuses étaient fort rares. On mangeait avec les doigts, mais on utilisait des couteaux pour couper la viande, et des cuillères pour les sauces et les soupes. Certains jours, le repas du soir prenait le caractère d’un banquet et on l’appelait « symposion ». En Crète et à Sparte les repas, pris en commun, portaient le nom de syssities. Enfin, il y avait des banquets donnés en diverses occasions où étaient mêlés hommes et femmes : banquets de noces ou lors de diverses fêtes familiales; banquets funéraires à la suite d’un enterrement ou en l’honneur de morts ; festins organisés par les tribus lors des grandes solennités à Athènes (Dionysies, Panathénées); repas de phratries, réservés aux hommes inscrits à la phratrie et offerts souvent par l’un des membres pour un mariage ou une paternité ; repas communs de dèmes, réservés aux femmes lors des Thesmophories ; repas communs des prytanes pendant leur charge, des étrangers et des citoyens nourris au prytanée. Ces repas pris en commun aux occasions les plus diverses, et qui, pour chaque citoyen, se reproduisaient plusieurs fois chaque année, sont caractéristiques de la civilisation grecque, où la vie publique tenait une part prépondérante.

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