Les paix (traités de) dans la Grèce antique
paix (traités de) Les cités grecques passèrent souvent entre elles des traités de paix qui, s’ils n’étaient pas perpétuels, représentaient un engagement pour une longue durée de temps. Ainsi, les gens d’Héraia, en Arcadie, signèrent-ils un traité de paix de cent ans avec les Éléens et, pendant la guerre du Péloponnèse, les Acarnaniens et les Ambraciotes passèrent-ils un traité semblable. On ne sait combien de temps furent observés ces traités, mais les Grecs étaient aussi peu respectueux de leurs conventions que les peuples modernes, et la paix de Trente ans signée par les Athéniens et les Spartiates en 455 av. J.-C. ne fut observée que pendant vingt-quatre ans, ce qui était un record, puisque la paix de cinquante ans qui fut signée en 421 entre les deux mêmes cités, dite « paix de Nicias », ne dura que trois ans. Il existait deux sortes de traités de paix : ceux qui étaient passés entre deux parties, à égalité, et ceux qui étaient conclus entre un vainqueur et un vaincu. Un orateur grec, Andocide, prétend que la première forme de paix s'appelle eirênê, la seconde spondê, mais, en réalité, le nom de spondê vient des sacrifices qui étaient faits lors de la signature du traité de paix. Les ambassadeurs des deux cités, une fois d’accord sur les termes du traité, le faisaient inscrire sur des tables de pierre avec les clauses qui l’accompagnaient. On prêtait ensuite serment de respecter le traité. Ou bien l’horkos était prêté par des plénipotentiaires envoyés au nom du peuple, dans la cité voisine, ou encore une assemblée ou le peuple lui-même prêtait serment devant les ambassadeurs envoyés par l’autre cité. Des sacrifices et des libations accompagnaient ces promesses, et les accords étaient contresignés par les deux parties. Les serments pouvaient être renouvelés chaque année ou tous les quatre ans, ou encore on se contentait de relire publiquement chaque année les termes du traité. Les pierres ou les colonnes sur lesquelles ils étaient gravés étaient déposées dans les temples, sur les places publiques et parfois dans les temples panhelléniques d’Olympie ou de Delphes. Lorsqu’un traité était dénoncé, on y faisait mention de la rupture ou on retirait la stèle. Des échanges d’otages pris parmi les gens importants ou leur famille étaient faits entre les États, à moins que seule la cité vaincue ne donnât des otages.