Les funérailles dans la Grèce antique
funérailles. Devant la maison d’un mort, on plaçait un vase d’eau, où les visiteurs pouvaient se purifier en sortant. Les femmes lavaient le corps du mort avec des essences, après qu’on lui eut fermé les yeux et placé l’obole dans la bouche, coutume qui n’apparaît qu’au vie s. av. J.-C.. Le corps, orné de bijoux et enveloppé dans un linceul, était exposé une journée et levé le lendemain avant l’aurore afin que le soleil ne soit pas souillé par ce spectacle. Les vêtements de deuil portés par les parents qui accompagnaient le cercueil étaient noirs ou gris, mais aussi verts, violets ou blancs. Les femmes qui se joignaient au cortège devaient avoir un proche lien de parenté avec le défunt. Le corps était porté sur un char ou sur son lit ; une femme le suivait, portant un vase à libations, puis les hommes, les femmes et les joueurs de flûtes. À Athènes, Solon avait interdit en public les manifestations de douleur trop violentes, comme se déchirer le visage ou pousser des cris. On conduisait le cadavre à la nécropole, où il était soit brûlé, soit inhumé, ce dernier procédé, le plus pratique et le moins onéreux, étant le plus couramment utilisé. Pour l’inhumation, le corps était déposé dans un cercueil en bois ou en terre cuite. Le corps incinéré était placé sur un bûcher, qu’allumaient les proches parents, et dans lequel on jetait des cheveux du mort et des objets auxquels il était attaché. Les cendres étaient déposées dans une urne, qu’on plaçait dans un monument de famille. Les guerriers morts pour la patrie avaient droit à des funérailles publiques, auxquelles prenait part un grand concours de peuple et à la suite desquelles on prononçait un discours où l’on faisait l'éloge d’eux-mêmes et de leur patrie, accompagné souvent de jeux funèbres. Un banquet suivait l’enterrement, où l’on exaltait les mérites du mort, à la suite de quoi on procédait à la purification de la maison. À Sparte, la mort d’un des rois —► royauté touchait le peuple entier. Des cavaliers allaient répandre la nouvelle; des pleureuses faisaient sonner des cymbales d’airain ; dans chaque maison libre, au moins un homme et une femme devaient prendre le deuil ; non seulement les Spartiates, mais des troupes de périèques et d’hilotes venaient participer au deuil en laissant éclater leur douleur et, après les obsèques, les affaires étaient suspendues pendant dix jours. Lorsque le roi était mort au loin, on ramenait son corps, conservé dans du vinaigre, ou on le remplaçait par son image. Des banquets et des sacrifices étaient répétés plusieurs fois, quelques jours après les funérailles, ainsi qu’aux jours anniversaires de la mort. Un culte était rendu à tous les morts, mais certains d’entre eux, en raison de leurs mérites, recevaient des honneurs qui les portaient au rang de héros.