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Les finances dans la Grèce antique

finances. Les revenus des cités, et plus particulièrement à Athènes, se répartis-saient en revenus ordinaires et extraordinaires. Les revenus ordinaires étaient fixes (katabolai) ou variables (proskatablemata). Les katabolai consistaient en impôts, liturgies, tributs —► phonos, les revenus des domaines (mines d’argent du Laurion, mines d’or du Pangée de Maronée, de Thrace et de Thasos) constituaient un grand rapport. Athènes possédait peu de domaines, mais de nombreuses cités comme Byzance ou Mendé louaient des terres et des maisons; en Arcadie, en Béotie, on affermait le droit au pâturage, et Thèbes louait par lots pour dix ans le territoire de Platées. Le droit de pêche dans les eaux territoriales était aussi d’un bon rapport pour Délos, Mykonos, Byzance. Dans les proskatablemata sont compris : les amendes infligées aux magistrats pour des fautes dans leurs fonctions, les frais de justice, les confiscations des biens des bannis, vendus au profit de l’État. Les sources des revenus extraordinaires sont constituées par le butin de guerre ; une partie du butin est consacrée aux dieux, le reste est vendu au profit de l’État ou distribué. Les contributions (epi-doseis), en général volontaires, sont aussi une source de revenus. On ouvrait des souscriptions, et les citoyens ayant donné une somme quelconque voyaient leur nom inscrit sur des listes honorifiques et ils étaient récompensés par des couronnes et des honneurs publics. Athènes, Téos, Érythrées, Cyzique, Rhodes ouvrirent de semblables souscriptions. Ces dons étaient aussi, parfois, forcés, et ce véritable impôt peut s’assimiler à l’eisphora ; on la vit appliquée à Thasos, à Siphnos en Chersonèse, à Smyrne, à Potidée. Enfin, les cités avaient encore recours aux emprunts —► trapézites. Les dépenses des États étaient multiples : fêtes, sacrifices, services du culte, prix donnés aux vainqueurs des jeux, entretien des temples et des monuments publics, travaux publics, construction de monuments, solde des troupes et, pour les pauvres, leur équipement, entretien du matériel de guerre, constructions navales, entretien des chantiers et des arsenaux, salaire des employés subalternes, traitement des fonctionnaires et des ambassadeurs, achat d'esclaves publics et leur entretien, assistance publique (aux orphelins et invalides de guerre), distributions de blé, entretien du théoricon... L’administration des finances à Athènes était, jusqu’à l’époque de Clisthène, entre les mains des colacrètes, qui percevaient les impôts et les répartissaient dans les différentes caisses ; ils dirigeaient aussi les sacrifices et les repas publics. Après Clisthène, il y eut une répartition des charges. Dix apodectes, tirés au sort dans chaque tribu, contrôlaient la rentrée des recettes et en faisaient la répartition. Au vie s. av. J.-C., les services financiers furent dirigés par un magistrat unique, élu pour quatre ans, l’épimélète des revenus publics, véritable ministre des Finances. Il arriva cependant que certains stratèges, comme ce fut le cas pour Périclès, prissent en main la gestion des finances. Les comptabilités tenues par des fonctionnaires dans chaque caisse étaient contrôlées par un fonctionnaire spécial, l’antigrapheus, qui fut remplacé au ive s. av. J.-C. par le collège des logistes. Chaque mois, les comptes financiers étaient rendus devant l’ecclésia, ou devant les conseils dans les cités autres qu’Athènes.

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