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leader

leader, celui qui est à la tête d’un groupe, qui l’entraîne et le dirige.

Avec l’introduction de la psychologie dans l’industrie et dans l’armée, le problème du chef s’est posé aux psychologues chargés de la sélection des cadres. Ils constatèrent tout d’abord que les opinions généralement admises (le chef est compétent, décidé, autoritaire, etc.) n’étaient pas toujours valables ; elles correspondent plus à un stéréotype social qu’à la réalité, infiniment plus subtile et complexe. Il n’y a pas seulement un type de leader, mais une multitude, chacun variant avec les caractéristiques spécifiques de son groupe : unité combattante, équipe de travail, organisation de loisirs ; groupes d’enfants, d’adolescents, d’hommes ou de femmes, etc. Sous l’influence de K. Lewin et de ses élèves, l’intérêt s’est déplacé de la personnalité du meneur sur le groupe et sa dynamique interne. Le commandement n’est plus un phénomène individuel, mais le résultat des interactions sociales, de la tache à accomplir tout autant que des facteurs personnels, de la structure et des réseaux de communication propres au groupe (transmission des informations par la voie hiérarchique, par exemple).

En expérimentant sur des petits ensembles, on a pu établir que la position d’un sujet dans un système de communication détermine sa fonction de leader ; dans un réseau en roue, c’est le sujet central (5) qui occupe cette place, car c’est lui qui reçoit et transmet le plus grand nombre d’informations. La sociométrie montre, par ailleurs, que, dans un groupe où interviennent les sympathies et les antipathies, l’individu le plus souvent choisi par ses camarades pour ses qualités humaines joue fréquemment le rôle de chef, bien qu’il ne soit pas toujours le plus compétent. Habituellement, dans un groupe non institutionnalisé, on assiste à l’émergence de deux leaders, qui sont adoptés l’un pour ses idées et son efficacité, l’autre pour son charisme ; leurs influences se complètent, comme dans les monarchies constitutionnelles (le roi et le Premier ministre) ou les familles (le père et la mère). Le chef se définit moins par ses qualités personnelles que par son rôle social. C’est celui qui donne à l’ensemble la cohésion nécessaire pour réaliser les buts du groupe. En se référant à ce critère, on a créé certaines situations pour sélectionner les officiers et les chefs d’entreprise. Aux premiers on propose, par exemple, de traverser une rivière profonde avec un matériel rudimentaire et, aux seconds, on demande de résoudre un problème d’intérêt général, tandis que les observateurs enregistrent les conduites de chacun. On se rapproche ainsi de la situation réelle (la seule susceptible de confirmer la valeur d’un chef), mais on ne peut éviter que ces expériences restent, malgré tout, artificielles.

  LEADER. Dans un groupe, le premier leader est institutionnel, c’est l’animateur. D’autres leaders peuvent surgir et le remplacer. Ces nouveaux leaders sont choisis selon la structure du groupe. D’après Bion, un groupe dépendant choisirait ainsi une personnalité paranoïde comme leader. Un groupe dont l’hypothèse de base serait la lutte et la fuite choisirait comme leader spontané une personnalité exploitable pour ses qualités de combat. La théorie du leader, chez Bion, est ainsi celle de la complémentarité entre leader et suiveurs. Il y a là une grande différence avec Freud qui ne voyait guère qu’un lien libidinal entre un leader et ses suiveurs. Le leader, pour Freud, correspondrait à un hypnotiseur, c’est-à-dire qu’il incarnerait une reviviscence du père de la horde primitive.  

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