LE BAS LATIN

On peut distinguer cinq époques dans l'histoire de la langue latine. La première s'achève vers les derniers temps de la République (IIe et 1er siècles av. J.-C.). La seconde couvre le premier siècle avant notre ère et s'achève avec le règne du premier empereur de Rome, Auguste (l'an 14) : c'est la période la plus brillante pour la langue latine. La troisième période va jusqu 'au transfert du siège de l 'Empire, de Rome à Constantinople (Byzance), en 330. La quatrième s 'arrête au moment du triomphe définitif des Barbares (476: prise de Rome par Odoacre, fin de l'Empire romain d'Occident). C'est alors que nous pouvons parler d'une cinquième période. Dès lors, le latin, en tant que langue vivante, va se transformer rapidement pour donner naissance aux idiomes modernes. Cependant subsiste la langue de 1'Eglise et celle du droit et de l'administration. On appelle bas latin ce latin parlé ou écrit après la chute de l'Empire et durant le Moyen Age. Ce latin est en partie l'héritage du latin vulgaire, dont usait le peuple, différent du latin classique des grands auteurs, comme la langue de la rue est, de nos jours, différente de la langue des ouvrages écrits avec soin. Le latin vulgaire avait son vocabulaire et sa prononciation. Il se caractérise en particulier par la simplification de la déclinaison et par l'amuïssement (c'est-à-dire l'usure, la disparition progressive) des finales. C'est ainsi que dans le mot agrum (accusatif de ager = « champ ») on n 'entendait plus que agru. Nous notons fréquemment cette disparition par l'usage de la parenthèse en écrivant agru(m). Le bas latin a vu s 'aggraver la transformation du latin commencée avec le latin vulgaire. En effet, celui-ci, importé par les soldats, les colons, les commerçants dans toutes les parties de l'Empire romain, a dû s'adapter aux organes vocaux de chaque peuple, transformation qui a peu à peu abouti aux langues romanes.