La Religion dans la Grèce antique
Religion. Les Grecs, et plus particulièrement les Athéniens, étaient profondément religieux et la religion a tenu la plus grande place dans leur vie. Sans doute, la mythologie dont s’est emparée la poésie alexandrine et latine pour en faire des thèmes légers ou des exercices poétiques n’a pas occupé dans l’existence des Grecs la place que nous tendrions à lui accorder, et, bien souvent, les mythes n’apparaissent plus que comme des contes qu’on débitait aux enfants. Si la religion grecque présente une certaine unité, elle se manifeste cependant sous des formes diverses et souvent opposées du fait que nul dogme ne la structurait in-tangiblement et que nul clergé n’en préservait l’intégrité. Le culte des cités était l’un des ciments de la société ; chaque cité possédait ses divinités protectrices auxquelles on vouait un culte particulier dans les sanctuaires qui leur étaient réservés, et aux fêtes qui leur étaient propres ; des magistrats élus parmi les citoyens étaient chargés de l’organisation des fêtes et des sacrifices, et c’est contre ceux qui risquaient, par leur enseignement, de désagréger cette religion « politique » qu’étaient dirigés les procès d’impiété. Le culte domestique dont le père de famille était le prêtre, représentait pour la famille ce que le culte de la divinité poliade signifiait pour la cité. Comme le feu qui brûlait dans le temple d’Hestia ou dans le prytanée de la cité, un feu couvait en permanence sur le foyer domestique et le père effectuait libations et sacrifices sur l’autel domestique en l'honneur des divinités protectrices de la maison. À côté de ces cultes de la cité et de la famille, il existait toute une religion de caractère populaire (cultes agraires dans les campagnes, cultes de héros, cultes des morts), qui connaissait les rites et les fêtes les plus variés, accompagnés de sacrifices et d’adoration de reliques (ossements de Thésée à Athènes, omoplate de Pélops à Olympie, etc.). Les cultes à mystères représentaient un autre aspect de la religion grecque ; avec des mystères comme ceux d’Éleusis et un courant religieux comme l’orphisme apparaît une religion de salut qui va préparer le monde antique à recevoir le message chrétien. Mais comme on doit chercher la plus haute expression de la religion hébraïque et du christianisme dans les prophètes d’Israël et chez les docteurs de l'Église, c’est à travers ses grands poètes, ses penseurs et ses artistes qu'il faut évaluer l’élévation du sentiment religieux du peuple grec. Les chantres de la grandeur des dieux, ce sont Hésiode, les auteurs anonymes des Hymnes homériques, Pindare, Simonide, Eschyle, Sophocle; même un poète raisonneur comme Euripide exprime souvent la plus profonde sensibilité religieuse => littérature ; les théoriciens de la religion qui vont épurer le sentiment du divin au point de le porter à une conception bien proche de celle des penseurs chrétiens antiques, ce sont Parménide, Empédocle, Pythagore, Platon, les stoïciens, Plotin ; ou encore le Cléanthe et l’Aristote des Hymnes philosophiques. Enfin, ceux qui ont montré au peuple grec les dieux dans toute leur beauté morale et leur sereine majesté, ce sont les grands sculpteurs et les grands peintres du ve s. av. J.-C., les Phidias, les Polygnote et ces architectes qui ont dressé dans le ciel du monde grec ces temples que nous pouvons encore admirer, expression toujours vivante d’une religion qui, dans ses plus hautes manifestations, exprima la majesté et la grandeur des dieux, la beauté du monde et la noblesse de l’homme. —> agon, autel, bois sacré, déification, devin, divination, fêtes, imprécations, métragyrte, mystères, oracles, orphisme, sacerdoce, sacrifice, sanctuaire, temple.
RELIGION GRECQUE
. Dans un pays divisé en une multitude de cités, la religion a rapproché les Grecs et fait leur unité. Elle a imprégné la vie quotidienne, les arts et la littérature. Il n'a existé aucun livre sacré contenant des vérités révélées ou un enseignement moral. C'est la mythologie racontée par les poètes (Homère, Hésiode et d'autres) qui a fait connaître aux Grecs la vie de leurs dieux. Très nombreux, ils siègent sur l'Olympe et forment de véritables dynasties sous l'autorité de Zeus. Les Grecs se les représentent sous forme humaine (anthropomorphisme) : ils ont les sentiments, défauts et qualités des hommes, mais à la différence des humains, ils sont tout-puissants et immortels. Pour les honorer, les Grecs leur adressent des prières, leur offrent des fruits, des gâteaux, des libations de vin ou de miel, sacrifient des animaux, organisent des concours sportifs ou artistiques et édifient des temples. Ils demandent leur protection soit pour la famille (c'est le culte de la phratrie célébré par le père), soit pour la cité (culte poliade en l'honneur de la divinité protectrice), soit pour tous les Grecs réunis périodiquement dans des sanctuaires (culte panhellénique rendu à Olympie ou Delphes). À partir du Ve siècle av. J.-C. se sont développés les cultes à mystères qui promettaient aux initiés l'immortalité et le bonheur après la mort. Voir Dieux grecs, Éleusis, Panthéon, Temple grec.