La littérature dans la Grèce antique
littérature. Domaine immense, la littérature grecque a exploré tous les genres, et elle a créé la plupart d’entre eux. Elle s’ouvre d’une manière fulgurante avec les deux grandes épopées attribuées à Homère, l’Iliade et l'Odyssée, poèmes qui vont devenir les « Bibles » des Grecs. La forme poétique va d’abord servir à exprimer des sentiments et des idées. Les seuls noms des poètes grecs constituent une liste impressionnante. On est contraint de se contenter de ne citer que les plus grands dont les œuvres sont venues jusqu’à nous : Hésiode (VIIIe s.), poète visionnaire et puissant dans la Théogonie, crée la poésie didactique avec la description grandiose de la vie des paysans de son époque, les Travaux et les Jours; à l’époque archaïque, Mimnerme, Théognis, Solon, Tyrtée illustrent la poésie élégiaque; Hipponax, Archiloque et Simonide d’Amorgos sont les maîtres de la poésie iambique, Alcée, Sapho et Anacréon les chantres de la poésie amoureuse. Le lyrisme choral trouve ses maîtres à l'époque classique avec Simonide, Bacchylide, et surtout Pindare (Thèbes, v. 521-v. 441), qui, dans des odes d'un lyrisme incomparable, a chanté la gloire des vainqueurs des grands jeux. Des autres poètes des Ve et ive s. il ne nous reste plus que des noms et des fragments. Ce n'est qu'à l'époque hellénistique que va renaître une poésie sous des formes diverses : idylle, mime, élégie, épigramme, épopée, hymne, poésie didactique, genres illustrés par le Syracusain Théocrite (première moitié du IIIe s.), Léonidas de Tarente, Bion, Moschos, Hérondas d’Alexandrie, Méléagre, Hermésianax, Alexandre d’Étolie, Apollonios de Rhodes, Callimaque, Aratos, Nicandre, sans oublier ces poèmes obscurs qui vont marquer la décadence de la poésie et dont le modèle est la Cassandre de Lycophron. Autres inventions grecques destinées à connaître une belle postérité : le théâtre, avec la tragédie et la comédie, la philosophie, l'art oratoire issu directement de l’institution de la démocratie. Dans ce domaine se sont surtout illustrés les orateurs attiques : Antiphon (v. 480-411), le plus ancien des orateurs, dont il ne nous reste que des discours relatifs à des procès en homicide ; Andocide (440- ?), l’un des moindres parmi les « dix orateurs attiques » ; Lysias (v. 440-v. 380), originaire de Syracuse, Isée (Ire moitié du ive s.) originaire peut-être de Chalcis, ces trois derniers illustrant le genre du discours judiciaire ; Isocrate, maître du discours d’apparat; Démosthène, le plus grand avec son adversaire Eschine; Lycurgue et Hypéride. Les orateurs des époques suivantes ne sont plus que des rhéteurs, dont les discours sont souvent écrits dans une belle langue ; Dion Chrysostome, contemporain de la renaissance attique du début du IIe s. de notre ère, en est le meilleur représentant. On peut encore signaler des genres particuliers : la fable, illustrée par Ésope, sur qui on ne possède que des légendes et qui semble avoir vécu au VIIe s. ; le dialogue, souvent satirique, tel que l’a illustré en particulier Lucien au IIe siècle de notre ère ; la lettre, aux formes les plus variées, depuis les lettres attribuées à des philosophes comme Platon, jusqu’aux lettres purement imaginaires, historiettes souvent évocatrices des mœurs et de la morale de l’époque et riches d’anecdotes, comme celles d’Alciphron, qui vécut sans doute vers la fin du IIe siècle ; le roman, dont le plus ancien que nous pouvons encore lire est l'Ane de Lucien (si l’on excepte la Cyropédie de Xénophon) ; le traité didactique (Traité du sublime, Rhétorique d’Aristote, traité de caractère psychologique [Théophraste] ou moral comme ceux de Plutarque, etc.). On peut aussi classer dans le genre du dialogue (sans oublier le dialogue platonicien) des œuvres de caractère philosophique ou didactique développées sous forme de dialogue au cours d’un banquet. Outre Platon et Xénophon, Plutarque s'est essayé dans ce genre illustré par ailleurs par Athénée d’Alexandrie, dont le Banquet des Sophistes, mine inépuisable d’anecdotes, véritable bibliothèque, date des environs de 230 de notre ère.