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KIM IL-SUNG

KIM IL-SUNG (Kim Sung-Ju, dit) (1912 ?-1994) Dirigeant communiste de la Corée du Nord, Premier ministre de 1948 à 1972, chef de l’État de 1972 à 1994. Déifié de son vivant, le « grand leader » est décédé le 8 juillet 1994, quelques jours à peine avant la date prévue pour accueillir son homologue sud-coréen pour une rencontre historique. Dirigeant suprême de la Corée du Nord depuis sa fondation (1948), il serait né deux ans après l’annexion de la Corée par le Japon. Il s’appelle alors Kim Sung-ju, le premier des quatre enfants de Kim Hyong-jik et Kang Ban-sok. On ne sait quand il prend le nom de Kim Il-sung, résistant antijaponais célèbre avant guerre. Après avoir séjourné quelque temps en Chine, en 1926-1927, il est l’un des fondateurs de l’Union pour abattre l’impérialisme, de l’Association des enfants coréens de Jilin et de l’Union de la jeunesse communiste. Ces engagements le conduisent en prison (1929-1930). Libéré, en 1934, il fonde l’Armée révolutionnaire populaire. De cette période de combat naissent des liens privilégiés avec le Parti communiste chinois, mais c’est avec l’armée soviétique qu’il revient à Pyongyang (octobre 1945). À la création de la République populaire démocratique (Corée du Nord), il est Premier ministre, puis il conduit la guerre de Corée (1950-1953) comme président de la Commission militaire et commandant suprême. Après ce conflit de la Guerre froide qui laisse la Corée divisée, son leadership est contesté. Les purges se multiplient et la direction du pays s’articule autour de grands programmes de mobilisation politico-idéologique. En décembre 1967, Kim Il-sung annonce les « dix plates-formes principales » pour une diplomatie indépendante et une économie autosuffisante selon les idées du Juche (la doctrine officielle du « royaume ermite »). Au début des années 1970, les « trois politiques majeures » pour la réunification inaugurent un dialogue difficile avec Séoul. La mobilisation intérieure s’articule, elle, sur les Trois Révolutions (idéologique, technique, culturelle). Au même moment s’établit le lent processus de succession filiale. Jusque-là commandant suprême et président de la Commission nationale de défense, Kim Il-sung est élu président de la République en décembre 1972, peu avant que son fils aîné, Kim Jong-il, ne soit nommé secrétaire à l’organisation du Parti des travailleurs (communiste). La succession filiale est en marche pour parachever l’œuvre du « grand leader » mort en 1994. La propagande s’active ; Kim Jong-il doit convaincre l’armée et les compagnons d’armes du vieux dirigeant. Né de la deuxième épouse de Kim Il-sung, il doit s’imposer aussi au sein de la famille, ce qui sera chose faite au début des années 1990.



KIM IL-SUNG ou KIM IL-SÔNG (Près de Pyongyang, 1912-Pyongyang, 1994). Homme politique coréen. Il organisa la résistance contre l'occupation japonaise (1931-1945) et devint Premier ministre de la République populaire de Corée du Nord en 1948. Il commanda, lors de la guerre de Corée (1950-1953), les armées nord-coréennes et fut élu chef de l'État en 1972. À sa mort en 1994, son fils Kim Jong-il lui a succédé.

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