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kabbale

kabbale (hébreu qabbalah, tradition), doctrine juive ésotérique sur Dieu et l’univers, qui se donne comme une très ancienne révélation, transmise par une chaîne ininterrompue d’initiés. Au Moyen Age, le terme de kabbale s’est appliqué à toute une littérature réunissant des doctrines mystiques et occultes contenues dans des ouvrages ésotériques dont les principaux sont le Sepher Jetzira, ou Livre de la Création, attribué à Abraham, cosmogonie où une théorie émanationiste combine la transcendance et l’immanence de Dieu avec les dix attributs ou entités ou émanations divines (les sephiroth) ; le Sepher ha-Zohar ou Livre de la splendeur, écrit au XIIIe s., à Grenade, par Moïse de Léon, qui prétendait faire connaître des révélations faites au Ier s. à Siméon bar Jochai par le prophète Élie. Cest une interprétation allégorique de la Bible, fortement teintée de néo-platonisme et qui s’apparente à la gnose juive. Il forme un commentaire du Pentateuque, mais recherche surtout le sens caché de l'Écriture. La kabbale a été surtout spéculative et mystique chez les juifs de Provence dès le XIIe s., puis chez ceux d’Espagne au XIVe s., dont la situation était privilégiée, tandis qu’elle devint pratique et extatique chez les Allemands, plus opprimés, et finit par s’imprégner de magie. L’ésotérisme de la kabbale se découvre dans la philosophie compliquée et dans la valeur symbolique et mystique des nombres et des lettres de l’alphabet sacré des Hébreux (d’où le terme de kabbalistique). Le Zohar, considéré comme le troisième livre saint d’Israël de par son caractère messianique et sa mystique, a fortifié la foi et l’espérance du judaïsme. Les juifs exilés d’Espagne ont répandu la kabbale dans tous les pays de la diaspora, mais l’École de Safed, en Palestine, lui donna son plus grand développement et elle continua à se répandre en différents centres jusqu’au XVIIIe s. La kabbale a eu une très grande influence sur les esprits, juifs ou non, curieux d’ésotérisme. Elle est restée attachée au mouvement hassidéen et intéresse toujours beaucoup les occultistes modernes.
KABBALE
Terme hébreu qui désigne d’abord un ouvrage, rédigé à une date inconnue, qui rassemblerait les éléments d’une tradition secrète ayant au départ coexisté avec la religion populaire hébraïque.
♦ Doctrine religieuse et philosophique s’appuyant sur le Zohar (ouvrage compilé vers 1275) pour interpréter la Bible dans une direction ésotérique et faire de Dieu une série hiérarchisée d’émanations successives engendrant toutes choses à partir de sa seule substance. Dieu devient alors un être ineffable en soi, mais qui se manifeste par l’intermédiaire des milices d’archanges. À cet aspect proprement religieux se rattachent un symbolisme complexe des lettres et des nombres, ainsi qu’une théorie des correspondances universelles et la conception de l’homme comme microcosme parallèle au macrocosme. Combattue par de nombreux philosophes juifs (en particulier Maïmonide) comme opposée à l’enseignement talmudique, la kabbale a séduit certains humanistes de la Renaissance (Pic de la Mirandole), influencé la philosophie « hermétique » des xvie et xviie siècles et participé à la constitution des diverses formes ultérieures de panthéisme.