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JONAS

JONAS
(Hans, 1903-1993.) Philosophe allemand. Il quitte l'Allemagne pour Israël en 1933, séjourne plus tard au Canada et aux États-Unis où il enseigne.
♦ Sa réflexion porte essentiellement sur la signification et les dangers de la technologie dans le monde moderne. Inquiet de la démesure qui la caractérise et des manipulations, notamment génétiques, qu’elle favorise, il prend conscience de la vulnérabilité des êtres humains, mais il ne croit pas que le défi sera efficacement relevé dans le cadre du Principe espérance d'E. Bloch, qui met en œuvre le rêve utopiste d'une société idéale : la survie de l'humanité n'exige pas une modification ontologique de la nature humaine, contrairement à ce que suggère l'utopisme, et le souci de l'amélioration de l'homme n'est pas essentiel. Opposé au primat de l'« espérance », l'homme qu'envisage Jonas est au fait des menaces qui pèsent sur l'humanité, et il prend conscience de sa responsabilité.
♦ Développant une « heuristique de la peur », Jonas affirme alors la nécessité d'élaborer une éthique nouvelle. Pour préserver l'existence future de l'être humain, et éviter l'apocalypse, il y a lieu de neutraliser l'homme prométhéen et d'adopter une attitude volontariste tournée vers l'avenir, contrairement à l'éthique classique, préoccupée du « maintenant ». « Ne compromets pas les conditions pour la survie indéfinie de l'humanité sur terre », telle est la maxime sur laquelle s'appuie tout agir responsable dont les devoirs envers nos enfants constituent « l'archétype ».
Œuvre principale : Le Principe responsabilité (1979).