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IZANAMI

IZANAMI Sœur et épouse d’Izanagi, la déesse japonaise shintoïste Izanami (« celle qui est invitée ») devint assez vite sa pire ennemie comme le démontre sa légende. Après avoir aimé son mari d’amour tendre et enfanté avec lui le Japon et toutes ses îles, la belle mourut en couches des suites provoquées par le passage de son dernier-né Kaguzuchi, dieu du Feu. Ayant commis, comme la Grecque Perséphone, l’erreur irréparable d’avoir goûté aux nourritures infernales, la belle, lassée de se morfondre, réussit à convaincre les Kami du lieu de la laisser suivre son époux si ce dernier venait la chercher. Une expresse condition lui était cependant imposée : Izanagi ne devait en aucun cas tenter de la regarder avant le retour à la vie. Peine perdue, ce dernier ayant désobéi par curiosité (et sans doute impatience) éclaira la malheureuse de sa torche et contempla avec horreur ce qu’elle était devenue, un monstre de laideur, putréfié et couvert de vermine. On comprend dès lors pourquoi, il n’eut pas trop envie de la ramener avec lui, provoquant ainsi la rage d’Izanami. Terriblement humiliée, celle-ci n’eut de cesse de le poursuivre pour le ramener à elle, aidée dans son entreprise par huit furies, « affreuses mégères du pays de la nuit », nées de son propre corps. Après quelques épisodes mouvementés, Izanagi réussit pourtant à condamner la porte des Enfers et à se défaire définitivement de son effroyable amoureux. Le divorce fût ensuite prononcé à l’amiable selon un accord stipulant qu’Izanami, à titre de dommages et intérêts, se consolerait de l’outrage en provoquant chacune jour la mort de mille personnes, le bon Izanagi n’ayant donc plus d’autre recours, pour rétablir l’équilibre universel, que d’en procréer mille cinq cents quotidiennement.