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IRONIE

IRONIE, n.f (gr. éïrônéïa). Méthode de Socrate, qui interrogeait en feignant d’ignorer. ♦ 1° L’ironie socratique. ♦ 2° Au Moyen-Âge, désignait l’acte de se déprécier soi-même par un mensonge (soit pour se faire valoir, soit pour tromper). ♦ 3° Aujourd’hui, figure de rhétorique (antiphrase) qui fait entendre ce que l’on veut dire en exprimant le contraire, de telle sorte qu’on saisisse l’invraisemblance, ou la moquerie. C’est, dit Jankélévitch, une pudeur qui «révèle en cachant» ; c’est l'«esprit» au sens de «finesse».
IRONIE
Façon de ne pas répondre directement à l’attente d’un interlocuteur, qui prend son acception philosophique dès Socrate, affirmant ne rien savoir pour mieux faire ressortir les contradictions ou ignorances de qui discute avec lui.
♦ Dans le romantisme allemand, et notamment chez Novalis, l’ironie, exaltant l’autonomie du moi, devient une variante du subjectivisme absolu, qui dénonce le monde extérieur comme ensemble d’illusions insatisfaisantes. Hegel réaffirme au contraire une relation entre l’ironie socratique et le social : l’attitude ironique est celle d’une conscience qui est seule à pouvoir accorder du sens à ce qui est. Kierkegaard généralise ensuite la notion {Le Concept d’ironie, 1841) : il peut exister une ironie du sort, ou de l’Histoire elle-même; à ses yeux, Hegel ne peut saisir la portée de la « négativité infinie et absolue » qui la fonde et la caractérise comme liberté subjective.
♦ Dans tous les cas, l’ironie signale un écart entre les attentes d’un sujet et les propositions d’un réel : ce dernier n’est jamais à la hauteur. Mais la critique qu’implique l’ironie n’aboutit pas à des propositions positives : elle dévoile des manques.
ironie, forme de moquerie. — On distingue : 1° la bonne ironie, ou ironie socratique, qui procède du sentiment de notre ignorance et s'exprime en des interrogations naïves (Socrate demandait, par ex., aux politiciens de lui définir l'essence de la politique; aux médecins, de définir avant toute chose l'essence de la médecine !); 2° la mauvaise ironie romantique, qui est destructrice et procède du sentiment de notre impuissance à l'égard du destin.
 IRONIE (n. f.) 1. — Figure de rhétorique « par laquelle on veut faire entendre le contraire de ce qu’on dit » (Du Marsais). 2. — (Sens vulg.) Raillerie consistant à dire le contraire de ce qu’on pense. 3. — Ironie socratique : méthode socratique consistant à interroger en feignant l’ignorance.

Ironie Du grec eirôneia, « action d'interroger » (de eromai, « demander », « interroger »). 0 Mode d’interrogation propre à Socrate, qui feint l’ignorance pour amener ceux qui croient savoir à prendre conscience de leur propre ignorance. 0 Forme de raillerie consistant à dire le contraire de ce qu’on veut faire comprendre.


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