Ioniens
Ioniens. Selon la tradition légendaire, l'ancêtre des Ioniens, Ion, était frère d’Acheus, ancêtre des Achéens, tous deux fils de Xouthos qui, lui-même, était fils d’Hellen et frère de Doros et d’Éolos. Venu de Phthiotide en Thessalie, où régnait son aïeul Hellen, il régnait lui-même sur l’Ægialée, c’est-à-dire la partie nord du Péloponnèse, lorsque les Athéniens l’appelèrent à leur aide contre les Thraces d’Éumolpe, maîtres d’Éleusis. Selon le vœu des Athéniens, il devint leur roi et divisa la population de l’Attique en quatre tribus, à la suite de quoi la région s’appela « Ionie » et, par l’émigration des gens de l’Attique, le nom s’étendit à l’Asie Mineure, encore appelée Ionie à l’époque historique. La dernière partie de la légende à été forgée par les Athéniens pour justifier leur prétention à l’hégémonie de l’Ionie à l’époque hellénique. À la suite des Achéens, les Ioniens forment sans doute la deuxième vague d’Indo-Européens qui s’installèrent en Grèce dans le cours du IIe millénaire. Ils étaient certainement constitués par plusieurs peuples aux noms divers, qui, par bandes, descendirent d’Europe centrale par la côte adriatique et par la Thessalie. Leurs liens avec les Achéens, attestés par la légende qui fait d’ion et d’Acheus des frères, sont établis par la linguistique, tandis que le dorien et l'éolien forment un autre groupe. Parmi ces peuples, l’un portait le nom d’ioniens, et c’est lui qui entra le premier en contact avec les peuples asiatiques, si bien que son nom (Iawana en Asie Mineure) désigna indistinctement les Grecs et illustra le nom de « Ioniens », qui seul subsista pour désigner les peuples frères qui avaient émigré avec eux. Ces Ioniens s’établirent dans le nord du Péloponnès (l’Ægialée) et s’infiltrèrent en Attique, où ils se mêlèrent aux Achéens et aux populations autochtones qui vivaient dans le courant civilisateur de cultures créto-égéennes. Divisés en quatre tribus, ils imposèrent aux peuples de l’Attique cette répartition ainsi que la fête des Apaturies, deux aspects qu’on retrouve dans toutes les contrées d’ascendance ionienne. Bien qu’ils n’aient pas attendu l’arrivée des Doriens pour s’établir dans les îles de l’Égée et sur les côtes d’Asie Mineure, ce n’est qu’après l’arrivée de ces derniers que les Ioniens firent de ces comptoirs des cités puissantes. En effet l’invasion dorienne avait eu pour conséquence la fuite en Attique des Ioniens du Péloponnèse et de nombreuses bandes d'Achéens, qui, de là, passèrent dans les îles de la mer Égée et sur ces côtes d’Asie Mineure où va se constituer l’Ionie. Cette émigration fut, en général, conduite par des membres des familles des Néléides et des Codrides venues de Messénie. Les établissements ioniens s’étendaient entre l’Éolide et la Doride, dans la région la mieux située de l’Asie Mineure, tant pour le climat que pour la richesse des terres. Les douze villes ioniennes s’unirent en une confédération, dont l’assemblée générale, le « lonicôn », se tenait près du temple de Poséidon Héliconien, au pied du mont Mycale ; ils célébraient une fête commune, les Panionies, en l’honneur de ce dieu, Apollon étant aussi le dieu commun des Ioniens. Ces douze cités étaient Éphèse, qui fut d’abord leur capitale, Milet, qui les surpassa toutes en puissance et en gloire, Myonte, Lébédos, Colophon, Priène, Téos, Érythrées, Phocée, Clazomène, Chios et Samos.
Groupe oriental du peuple grec concentré principalement à l'époque classique sur la côte égéenne de l'Asie Mineure. Il semble que les Ioniens furent, avec les Achéens, les premiers envahisseurs hellènes de la Grèce. La parenté entre Achéens et Ioniens est suggérée par la légende, qui fait de l'ancêtre des Ioniens Ion, le frère d'Acheus, ancêtre des Achéens. À l'époque classique, les Grecs identifiaient volontiers les Ioniens avec la population primitive des Pélasges et voyaient en eux l'élément aborigène de la population grecque. Les Ioniens s'établirent d'abord dans le nord du Péloponnèse, en Attique et dans l'île d'Eubée. Ils imposèrent en Attique la division en quatre tribus que l'on devait retrouver plus tard dans les cités ioniennes de l'Asie Mineure. À l'époque mycénienne, ils peuplèrent également les îles de la mer Égée et fondèrent leurs premiers établissements sur les côtes de l'Asie Mineure. Vers 1200/1100 (ruine de la civilisation mycénienne), les Ioniens émigrèrent en grand nombre dans les îles de l'Égée et en Asie Mineure ; pour les peuples orientaux, leur nom devint synonyme de Grecs. En Asie Mineure, ils fondèrent une confédération de douze cités (Éphèse, Milet, Myonte, Lébédos, Colophon, Priène, Téos, Érythrée, Phocée, Clazomènes, Chio et Samos) qui avait son centre religieux au panionion du mont Mycale, en face de l'île de Samos. Voir IONIE.Nom donné, dans l'Antiquité, à la partie du littoral asiatique de la mer Égée comprise entre Phocée au N. et Milet au S., et aux îles adjacentes de Chio et de Samos. Cette région fut colonisée à la fin du IIe millénaire par des Grecs ioniens (v.). L'Ionie fut l'un des premiers foyers de la civilisation hellénique. En contact permanent avec l'Orient, elle reçut de lui l'écriture alphabétique, les éléments de la pensée scientifique, ainsi que de nombreuses influences artistiques et même religieuses (le culte de l'Artémis éphésienne trahit des origines orientales). C'est en Ionie que se développa l'école de poésie homérique et qu'apparurent, au VIe s., les premiers philosophes grecs (Thalès de Milet, Anaximandre, Héraclite d'Éphèse). À partir de 700 environ, les Grecs d'Ionie cherchèrent leur avenir sur la mer. Phocée et Milet prirent une part capitale au mouvement de la colonisation grecque, depuis les rives de la mer Noire jusqu'aux côtes provençales et espagnoles. Ces cités maritimes faisaient un commerce important avec le royaume lydien, qu'elles hellénisèrent rapidement ; elles adoptèrent l'usage de la monnaie, nouvellement inventée, et la diffusèrent dans tout le monde grec. Soumise à la souveraineté politique de la Lydie, l'Ionie gardait toute son indépendance commerciale. Quand la Lydie s'effondra sous les coups de Cyrus (546), les villes ioniennes passèrent sous la domination des Perses, qui leur imposèrent de lourds tributs et des garnisons. À l'instigation de Milet, elles se révoltèrent (499), mais furent soumises au terme d'une lutte de cinq ans. Évacuées par les Perses après la victoire athénienne de l'Eurymédon (vers 468/66), elles entrèrent dans la ligue de Délos et se trouvèrent bientôt soumises à Athènes : la révolte de Samos fut durement réprimée par les Athéniens (441/39). La paix d'Antalcidas (386) les livra de nouveau à la Perse. À l'exception de Milet, elles accueillirent avec enthousiasme Alexandre le Grand (334), tentèrent de maintenir leur indépendance entre les Séleucides, les Ptolémées et Pergame, puis firent partie de la province romaine d'Asie.
IONIENS. Envahisseurs grecs qui s'installèrent en Grèce, après les Achéens, au cours du IIe millénaire av. J.-C. Ils occupèrent d'abord le nord du Péloponnèse, l'Attique et l'île d'Eubée. Après l'invasion des Doriens (vers 1200-1100 av. J.-C.), beaucoup d'ioniens émigrèrent dans les îles de la mer Egée et en Asie Mineure, région où ils fondèrent une confédération de 12 cités dont les plus célèbres furent Éphèse, Milet et Phocée. C'est en Attique que les Ioniens imposèrent la division en quatre tribus que l'on retrouva plus tard dans les cités ioniennes de l'Asie Mineure. Voir Ionique (Ordre).