Interrogation (nom fém.)
Interrogation (nom fém.)
♦ interrogation directe
L’interrogation directe est une des modalités de la question par □laquelle un locuteur demande une information. Marquée par l’intonation et par le point d’interrogation, elle s'accompagne souvent, dans la langue écrite, d'une inversion du sujet.
Exemple
Œnone. — Aimez-vous ? Phèdre. — De l’amour j’ai toutes les fureurs. Œnone. — Pour qui ? Phèdre. — Tu vas ouïr le comble des horreurs. J’aime... À ce nom fatal, je tremble, je frissonne. J’aime... Œnone. — Qui? (Jean Racine, Phèdre, acte I, sc. 3.)
Commentaire
L’interrogation directe, qui reproduit la question à sa source, présente une forte puissance interrogative. Authentique et sans détour, elle interpelle vivement l’interlocuteur, créant un incontestable effet dramatique.
♦ interrogation globale L’interrogation globale est une question qui appelle une réponse par oui (ou si) ou par non. Exemple — Quoi, monsieur, lui dit-elle enfin, vous savez le latin ? Ce mot de monsieur étonna si fort Julien qu’il réfléchit un instant. — Oui, madame, dit-il timidement. (Stendhal, le Rouge et le Noir.) Commentaire L’interrogation globale, qui ne laisse guère le choix de la réponse, est beaucoup plus impérieuse que l’interrogation partielle. ♦ interrogation partielle L’interrogation partielle n’admet pas une réponse par oui ou par non. Elle demande une information précise et témoigne donc d’une ignorance. Exemple Les comprachicos faisaient le commerce des enfants. Ils en achetaient et ils en vendaient. Ils n’en dérobaient point. Le vol des enfants est une autre industrie. Et que faisaient-ils de ces enfants ? Des monstres. Pourquoi des monstres ? Pour rire. (Victor Hugo, l'Homme qui rit.) Commentaire L'interrogation partielle, qui laisse à la question une réponse ouverte, pose une énigme. De là sa valeur dramatique et le suspense qu’elle imprime au texte. ♦ interrogation oratoire On désigne par ces termes une fausse interrogation. L’auteur présente sous forme interrogative ce qu’il pense, sans pour autant désirer l'instauration d’un débat. Exemple Boulingrin, légitimement indigné. — Eh ! c’est de ta faute, aussi ! Pourquoi as-tu voulu le forcer à s’asseoir sur une chaise qui le répugnait ? Tu serais bien avancée, n'est-ce pas, s’il s’était cassé la figure ? (Georges Courteline, les Boulingrins.) Commentaire Utilisant toutes les ressources de l’interrogation et de la rhétorique, l’interrogation oratoire est souvent un substitut de l’affirmation la plus catégorique. Elle permet de varier le ton, de rendre le texte plus vivant.Liens utiles
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