Infralittérature - Inspiration - Instinct - Intellectualisme - Intimisme - Intonation

« Complètement », « de bout en bout », à propos d’une publication, d’une lecture ou d’une citation. (Les discours de réception à l’Académie française sont toujours publiés in extenso dans Le Monde.)

Terme employé pour désigner ce qui est considéré comme une sous-littérature. La racine « infra » est un mot latin signifiant « au-dessous ». L’infralittérature correspond à des productions comme le roman-photo, la littérature pornographique, certaines formes de roman policier et de roman d’aventure, la bande dessinée. Cette notion d’infralittérature — ou de « paralittérature » ou de « sous-littérature » — implique évidemment un jugement de valeur qui peut être discuté.

INFRALITTÉRATURE nom fém. — Littérature considérée par certains comme de bas étage et ne méritant pas, à proprement parler, le nom de « littérature ».

ETYM. : formé en utilisant le mot latin infra = « au-dessous de ». Ceux qui dénient à l’infralittérature le statut littéraire classent dans cette catégorie le photo-roman, le roman commercial dans le genre des produits de la collection Harlequin, la BD. Il est évidemment très difficile de tracer une ligne de démarcation entre ce qui est la « vraie » littérature et ce qui échappe à cette catégorie.

=> Paralittérature

Souffle créateur qui anime un artiste. Certains penseurs accorderont une grande importance à cet « enthousiasme » dans la création artistique. Platon pense même qu’elle correspond à une intervention des dieux. D’autres écrivains, comme Paul Valéry, sans nier sa nécessité, accordent plus d’importance au travail, à la technique.

INSPIRATION nom fém. - Force supérieure qui anime les artistes dans le moment de la création.

ETYM. : du latin inspirare = « insuffler ». Pour les Anciens - ainsi qu’en témoignent Platon mais aussi toute la poésie antique -, l’inspiration était un souffle d’origine surnaturelle qui s’emparait du poète pour en faire le traducteur d’un message céleste. L’inspiration était le don de ces Muses que les poètes évoquaient dans leurs textes. Ils recevaient d’elles ce don sans lequel ils étaient impuissants à pratiquer leur art. Cette conception de l’inspiration prévalut jusqu’au XVIIe siècle comme en témoignent les références aux Muses qui, même si elles sont pure convention, habitent, par exemple, Les Regrets de Du Bellay. Progressivement, la référence au surnaturel s’estompa, et se modifièrent, du même coup, les théories de l’inspiration. Sans nier l’existence de celle-ci, on alla chercher sa cause dans la spontanéité de la sensibilité (romantiques) ou dans les profondeurs de l’inconscient (surréalistes). L’inspiration reste cependant cette force mystérieuse et sauvage qui arrache l’individu à lui-même pour en faire un poète. C’est largement cette conception qu’on retrouve dans la célèbre Lettre du voyant d’Arthur Rimbaud. Lorsque celui-ci écrit : « Je est un autre », il découvre la présence en lui-même d’une force étrangère qui le dépasse et le transforme, le faisant poète. L’inspiration est cependant un facteur qui en lui-même ne permet pas d’expliquer la création artistique. Tout art est en effet technique, et, comme l’ont montré Valéry et avant lui Poe la création d’un poème s’explique aussi par les mécanismes de l’intelligence et de la raison. Rationnel et irrationnel, inspiration et technique collaborent, en proportions variables, selon les écrivains, au processus de la création.

—> Imagination - Imitation

1. Pour chaque espèce animale et pour l’homme, ensemble de comportements figés ne résultant pas d’un apprentissage et dont la transmission est héréditaire. La fixité de l’instinct, son caractère mécanique, sont souvent opposés à la faculté d’adaptation qui caractérise l’intelligence. 2. Aptitude à sentir les choses, à pressentir la vérité sans s’appuyer sur un raisonnement. On parlera aussi d’« intuition » ou familièrement de « flair », de « nez », de « feeling ».

Attitude religieuse fondée sur un strict respect des textes sacrés et des principes fondamentaux qui se traduit par une attitude conservatrice et souvent fanatique. Le mot a été employé à propos des catholiques et des musulmans qui refusent l’évolution dont leur religion est l’objet. Le mot «fondamentalisme» est parfois employé dans une acception très proche.

Intellectualisme

Tendance à trop vivre au niveau des idées, des théories, à privilégier la vie de l’esprit par rapport à la vie affective et au concret.

Groupe constitué par les intellectuels d’un pays donné. Le mot, d’origine russe, a désigné d’abord les intellectuels russes du début de ce siècle. Le mot peut aussi s’écrire « intelligentzia ». Il se prononce « ... gueintzia ».

Le mot « intimisme » (ou plus souvent l’adjectif « intimiste ») est employé à propos d’une œuvre littéraire ou d’un film centré sur la peinture de la vie psychologique dans ce qu’elle a de ténu et de profond.

INTIMISME nom masc. - Caractéristique d’une littérature qui vise, par la confidence, à nous faire entrer dans l’intimité de l’auteur, à nous faire connaître les mouvements les plus secrets de sa conscience.

ÉTYM. : se rattache au latin intimus = « intérieur ». Intimus est en latin une forme au superlatif de intus = « à l’intérieur ». Il s’agit donc de ce qu’il y a « de plus intérieur ».

1. Variation de la courbe mélodique d’une phrase. Par exemple, la différence entre une phrase affirmative et une phrase interrogative peut ne reposer que sur la seule intonation (Vous venez ; Vous venez ?). Dans le second cas, c’est l’intonation montante qui indique qu’il s’agit d’une question. 2. Façon de parler, « ton » sur lequel on s’exprime. On parlera d’une « intonation artificielle », d’une « intonation juste ».