Imprécation (nom fém.)
Imprécation (nom fém.)
On appelle imprécation l'expression violente de la haine, de la colère ou du désir de vengeance.
Exemple
Crèvent les porcs ! Crèvent les chèvres ! Tombe l'olive ! Sèchent les fèves ! Les femmes stériles ! Les hommes borgnes ! Les vieux tout tordus ! La grêle sur la vigne! La pépie du poulailler! Les rats dans la cave! Le feu dans la grange ! Le tonnerre sur l'église ! (Marcel Pagnol, Manon des Sources.)
Commentaire
L’imprécation, par son caractère passionné, par sa formulation exacerbée, impressionne ou émeut, selon le cas. Elle a, par nature, un fort pouvoir dramatique.
imprécation. Par cette malédiction on remettait entre les mains des dieux le soin de venger un crime ; ce châtiment des coupables était surtout dévolu aux Érinyes. Un particulier qui ne pouvait venger une injustice avait souvent recours à ce moyen, qui était aussi utilisé par les communautés. À Athènes, les Bouzyges, gé-nos voué au culte de Zeus, mêlaient à leurs prières des imprécations contre ceux qui refusaient de montrer son chemin à un voyageur ou de lui donner du feu, contre celui qui tuait un bœuf de travail, polluait les eaux, laissait un mort sans l’ensevelir. L’archonte, en entrant en charge, maudissait celui qui violerait la loi interdisant l’exportation des produits de l’Attique, l’huile exceptée; et, lors de l’ouverture des séances de l’ecclésia, le héraut lançait des imprécations contre les traîtres et les ennemis de la patrie. Dans de nombreuses inscriptions, une place était réservée à des imprécations contre ceux qui violaient la loi, désobéissaient ou condamnaient injustement à mort, cette malédiction retombant sur leurs enfants. Lorsque Alcibiade fut condamné pour avoir parodié les mystères d’Eleusis, prêtres et prêtresses, tournés vers le couchant, agitèrent un drapeau rouge, symbole du sang qui devait être répandu, en vouant le sacrilège à la vengeance des dieux, celle-ci s’exerçant aussi bien dans ce monde que dans les Enfers.
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