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ILLUSION

ILLUSION

1. Perception fausse due à une apparence inévitable (on voit toujours brisé un bâton à demi plongé dans l'eau même quand on sait — par les lois de réfraction qui expliquent ce phénomène — qu'il n'est pas brisé : l'illusion optique se produit nécessairement).

2. Croyance fondée sur la réalisation d’un désir (la bergère se crée l'illusion qu'un prince viendra l'épouser; se faire des illusions).

Dans les deux sens, illusion est à distinguer d’erreur :

- Pour le sens 1, l’illusion ne suppose pas forcément une erreur, elle est subie par le sujet même quand celui-ci est capable de la rectifier intellectuellement. L’erreur ici serait de dire que l'illusion est conforme à la réalité (dire que le bâton est brisé alors qu’il est seulement vu brisé).

- Pour le sens 2, l'illusion n’est pas forcément erronée, elle peut même exceptionnellement se réaliser (quelques princes ont épousé des jeunes filles modestes). Mais l’illusion est d’ordre affectif, elle se fonde sur un désir non sur la connaissance (1).

(1). Nous résumons ici les analyses de Freud, L'avenir d'une illusion, éd. P.U.F., 1973, p. 44-45. L’illusion dont parle le titre est celle qui, selon Freud, fonde la croyance religieuse.

 

ILLUSION, n.f. (lat. illudere «se jouer de», «se moquer»). Leurre, méprise, confusion. ♦ 1° Erreur involontaire subie à l’occasion d’une perception — non que les données sensorielles soient fausses (c’est impossible : elles sont ce qu’elles sont), mais parce qu’elles entraînent l’esprit vers un jugement erroné. Par exemple, l’illusion sur la grandeur du soleil (l’image sensible ne sera pas changée quand je saurai quelle est sa grandeur exacte). ♦ 2° Illusion des amputés (ou membre fantôme) : Impression que les personnes amputées d’un membre éprouvent souvent ; elle consiste à percevoir le membre (ou le fragment de membre) absent, à y ressentir des fourmillements, des douleurs, etc. ; impression qui s’impose malgré l’évidence de l’absence du membre. Ce qui est illusoire, ce n’est pas la sensation, la douleur, mais la localisation dans le membre perdu. Plusieurs explications sont avancées, mais la plus probable fait intervenir l’hypothèse du «schéma corporel», sorte de modèle permanent, infraconscient, tactile, visuel et postural, qui nous sert de référence constante dans nos relations surtout spatiales ; ce schéma, une fois constitué, resterait la référence constante, quelles que soient les mutilations qui peuvent arriver ; sensations et souffrances concerneraient ce «corps habituel» et non le corps actuellement présent et agissant. ♦ 3° Illusion transcendantale (Kant). Expression employée parfois pour «apparence transcendantale».

ILLUSION (Du latin illudere : se jouer, se moquer de.) L’illusion est une tromperie qui semble se jouer de nos sens, de notre esprit. Proche de l’erreur - dans la mesure où elle fait également intervenir un jugement erroné - elle s’en distingue par la présence du désir qui la rend généralement rebelle à toute réfutation rationnelle. ♦ La réflexion philosophique s’attache à expliquer la « racine indestructible » de l’illusion. C’est ainsi que Spinoza tente de montrer que l’illusion de la finalité est la source de toutes les autres. Kant, de son côté, dénonce l’illusion transcendantale qui nous incite à faire un usage illégitime de la raison en essayant de connaître les choses en soi. Néanmoins, il y a des illusions vitales. Bergson, par exemple, parle de la « fonction fabulatrice », avec, surtout, la religion primitive, qui assure la cohésion sociale en faisant contrepoids à l’intelligence dissolvante.  

illusion, erreur des sens ou de l’esprit qui fait prendre l’apparence pour la réalité. Dans le croquis de la page 140, les deux personnes qui cheminent ont exactement la même taille et pourtant l'une semble beaucoup plus grande que l’autre. Dans le dessin de Hering (p. 141), les parallèles semblent incurvées. Ces illusions illustrent la plasticité particulière de la perception : celle-ci est plus sensible à l’ensemble d’une figure qu’à ses éléments. La perception n’est jamais isolée. Elle s’intègre toujours dans un système. Les habitudes, les préjugés, les désirs, les émotions influencent les perceptions. L’enfant craintif, entendant le plancher craquer dans la chambre voisine, affirme avoir entendu marcher un voleur. Les phénomènes d’illusion, déformations d’objets réels, apparaissent surtout quand la conscience vigile est diminuée (endormissement, fatigue). Une forme particulière de l’illusion pathologique est la fausse reconnaissance (paramnésie). Le sujet a l’impression d’avoir déjà vu ou vécu certaines situations, de reconnaître des personnes ou des objets, de retrouver ce qu’il n’a jamais connu ; les cadres sociaux de sa mémoire semblent dissous, car il ne parvient plus à distinguer le présent du passé.

ILLUSION (n f.) 1. — Toute erreur qui provient d’une apparence : illusion perceptive. 2. — Illusion des amputés : impression qu’ont les amputés de sentir leur membre absent. 3. — Chez Kant, l’illusion transcendantale est l’erreur naturelle de la Raison qui consiste à croire que des idées comme celles de Dieu correspondent à des connaissances alors que leur objet ne saurait être en aucun cas donné dans l’expérience : « L'apparence transcendantale [...] nous entraîne nous-mêmes, malgré tous les avertissements de la critique, tout à fait en dehors de l'usage empirique des catégories et nous abuse avec /'illusion d'une extension de l'entendement pur. »



Illusion

Du latin illudere, « se jouer de », « duper ». - Toute erreur provenant de l’apparence trompeuse des choses (exemple : les illusions perceptives). - Croyance ou opinion fausse abusant l’esprit par son caractère séduisant et le plus souvent fondée sur la réalisation d’un désir. • Contrairement à l'erreur, qui peut être corrigée, l'illusion survit à sa réfutation. • Pour Freud, c'est notre désir infantile d'être protégé en même temps qu'aimé qui est à l'origine de l'illusion religieuse.

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